Devoirs de vacances entre ciel et mer

Pendant les vacances, certains travaillent plus que d’autres ! C’est le cas des soignants présents sur les sites touristiques qui émaillent la France. Ainsi, tous les week-ends, pour les grandes marées, et tous les jours entre avril et septembre, un infirmier volontaire des sapeurs pompiers (ISP) d’Avranches (Manche) est présent sur le Mont-Saint-Michel, de 7h30 à 19h30.

En 2015, quelques 2700 interventions y ont été réalisées, soit 8 % des interventions de secours à la personne sur le département. Il faut dire que plus de 2 millions de visiteurs fréquentent le site chaque année -peuplé d'une cinquantaine de résidents seulement-, alors que le Mont-Saint-Michel se trouve à 30 minutes de route du premier Smur.

Douleurs thoraciques, chutes et hypoglycémie

Les sollicitations les plus fréquentes de ce poste de secours concernent des douleurs thoraciques. « En cas d’arrêt cardiaque, on sait que l’intervention rapide d’un ISP majore le taux de survie », souligne Patrice Bedel, l’infirmier en chef du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de la Manche. Le poste est équipé afin de pouvoir réaliser un électrocardiogramme et le transmettre au médecin régulateur. L’infirmier applique également les prescriptions téléphoniques du médecin-chef, validées par le responsable du Samu. Si un transport rapide est nécessité, l’hélicoptère de la sécurité civile est à disposition.

Vient ensuite la prise en charge de la douleur. « Qui est le plus souvent consécutive à une chute, parfois avec fracture », précise Patrice Bedel. L’infirmier est alors à même d’utiliser un protocole Meopa ou d’enclencher l’administration de morphine titrée. Le troisième motif d’intervention le plus fréquent est la prise en charge de l’hypoglycémie chez des personnes diabétiques. « Nous avons des touristes qui sont à l’hôtel, en décalage horaire, avec une modification du rythme de vie, observe l’infirmier en chef. Avec deux ampoules on peut rapidement rétablir une glycémie normale et la personne reprend son programme. »

Un cadre d’exercice autonome

La présence du poste et son activité hautement protocolisée améliorent l’égalité des chances face aux accidents de santé en zone isolée. « Nous offrons au patient une rapidité de prise en charge, une orientation adaptée grâce à de multiples partenariats et une prise en charge de la douleur adéquate, résume Patrice Bedel. Quant à l’IDE, il bénéficie de formations complémentaires, de la reconnaissance de ses compétences professionnelles, et d’un cadre d’exercice autonome. »

Sandra Mignot