26/07/2016

Le plaisir est dans le soin

Travail et plaisir ne font, a priori, pas bon ménage. Pour Katia Prat, cadre formateur au CHU de Strasbourg, et Clémence Pignet, infirmière, le plaisir devrait au contraire faire partie intégrante de nos notions professionnelles.

Lors de leur conférence au Salon Infirmier fin mai, Katia Prat et Clémence Pignet sont venues défendre une notion chère à leurs yeux et encore très controversée : le plaisir dans le soin. « Dans nos représentations, le plaisir semble honteux, voire suspect. Au travail, on n’est pas là pour rigoler ! Oui, mais on peut et on devrait se faire plaisir », statue Katia Prat. Pour ces deux professionnelles de la santé, le plaisir est le levier qui nous permettra de devenir des professionnels épanouis.

La satisfaction du travail bien fait

Les deux jeunes femmes ont voulu prendre le contrepied des nombreuses études sur la crise à l'hôpital ou le burn-out en s’interrogeant sur la notion du plaisir dans le soin. Elles ont alors mené une enquête auprès d’une centaine d’étudiants en soins infirmiers (ESI) au CHU de Strasbourg et d’une dizaine d’infirmières exerçant en maisons de retraite.

À la question principale « le plaisir a-t-il sa place au travail ? », 99% des ESI ont répondu oui. « Les ESI osent voir et revendiquent la notion de plaisir au travail, constate Katia Prat. Ils l’associent à la satisfaction du travail bien fait. Ils donnent au plaisir une valeur professionnelle centrée sur la qualité des soins. » Les infirmières sollicitées pour l’étude relient le plaisir dans le soin à « leur épanouissement professionnel et aux ressentis positifs dans le cadre de leur travail», souligne Clémence Pignet.

Un sourire et un merci

Au-delà de prouver l’existence du plaisir dans le soin, cette étude a mis en lumière la notion de plaisir partagé dans le soin. Il y a le « faire plaisir au patient », qui va passer par un plaisir physique par exemple, lors de la toilette avec de l’eau chaude, ou lors d’un massage ; ou encore par un plaisir psychique lors d’une écoute active ou d’une revalorisation de l’estime de soi.

Et il y a le « se faire plaisir en tant que soignant », qui provient de la reconnaissance de ses patients et/ou de ses pairs et qui mène à un sentiment positif de fierté. « Dans le soin, il y a un véritable partage d’émotions entre le soignant et le soigné, qui procure du plaisir à l’un et à l’autre. On est dans une notion de don/contre-don et d’un plaisir à double sens », explique Katia Prat. Une infirmière interrogée lors de cette étude a résumé simplement ce bel échange : « Un petit sourire ou un petit merci et c’est le paradis ! »

Carine Chausson

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