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Le ministère souhaite développer la chirurgie ambulatoire ? La Fédération nationale des infirmières (FNI) le prend au mot. Le syndicat vient d’écrire à la nouvelle directrice générale de l’offre de soins, Anne-Marie Armanteras de Saxcé, pour lui demander d’intégrer cette technique d'analgésie postopératoire à la nomenclature des infirmières libérales.
Actuellement, il est juridiquement impossible pour les infirmières libérales de prendre en charge ce type de soins, qui consistent essentiellement « à changer le système de perfusion lorsque nécessaire et à assurer une surveillance quotidienne ou biquotidienne comprenant les paramètres communs à tous les blocs : constantes hémodynamiques, température, efficacité analgésique et inversement signes de surdosage, points d’appui ou de compression chez un patient alité, contrôle du site d’insertion du KTP, bon fonctionnement du système de perfusion et retrait du dispositif», rappelle le syndicat dans un communiqué daté du 18 juillet.
Cette technique d’analgésie postopératoire, bien que scientifiquement éprouvée, reste encore peu utilisée en France au domicile. Et quand elle l'est, il n’y a pas d’alternative que de confier le soin à une structure d’hospitalisation à domicile (HAD).
Or, depuis de nombreuses années, les Idel et la HAD se livrent une guerre de position sur le terrain de la nomenclature. Toute une série de soins comparables (chimiothérapies, dialyses péritonéales ou simplement perfusions par voie intrathécale ou péridurale) figurent bien déjà à la nomenclature des Idel, alors qu’ils « réclament une technicité et des compétences largement équivalentes à celles nécessaires aux soins et à la surveillance des KTP », souligne la FNI.
Outre la modification de la NGAP pour rémunérer ce soin en ville, deux autres freins seraient également à lever, ajoute le syndicat. Le premier est juridique : le Code de la santé publique prévoit aujourd’hui qu’un infirmier ou une infirmière est « habilité à accomplir » cet acte « à condition qu’un médecin puisse intervenir à tout moment ». Le second est plus politique: c’est, toujours selon la FNI, « la méconnaissance des compétences des Idel et des résultats déjà obtenus avec cette technique mise en œuvre par elles ». En effet, depuis une dizaine d’années, l’association SOS douleur domicile l’expérimente en Charente. Cette expérience avait d’ailleurs reçu le Trophée de l’infirmière libérale au Salon Infirmier en 2010.
Véronique Hunsinger