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Treize médecins des urgences du centre hospitalier d'Avignon ont présenté leur démission. Ils dénoncent le manque de moyens, alors que la fréquentation ne cesse d’augmenter.
Près de la moitié des médecins des urgences du centre hospitalier d’Avignon (CHA) ont signifié à la direction leur démission en évoquant la pression exercée sur le personnel et le manque de moyens. Des négociations étant en cours, les médecins concernés préfèrent ne pas communiquer d'ici à l'annonce d'un potentiel accord avec la direction. Celle-ci affirmait d'ailleurs, le 6 octobre, que « des propositions concrètes relatives aux modalités nouvelles de management et des engagements sur la contractualisation individuelle du temps de travail ont été proposées ».
Avec environ 200 passages par jour en 2015, les urgences du CHA sont les troisièmes plus importantes en termes de fréquentation de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur pour un bassin de population s'étendant sur trois départements - Avignon étant aux confins du Gard, du Vaucluse et des Bouches du Rhône. Le service des urgences a récemment connu une restructuration de ses locaux ; en parallèle, des personnels médicaux et paramédicaux ont été recrutés. « L'aboutissement de ce projet entériné en 2007 est malheureusement déjà caduque. La fréquentation a déjà dépassé la capacité d'accueil maximale de la nouvelle structure », constate Rémi Haon, secrétaire général adjoint de la CGT du CHA et infirmier aux services des urgences. Fin 2016, la fréquentation devrait passer la barre des 65 000 passages par an, contre 59 400 en 2015.
La création de deux postes de médecin est déjà prévue mais pour la CGT, « cela ne suffit pas, il faut plus de renfort médical tandis que la charge de travail des médecins est actuellement comprise entre 60 et 80 h par semaine ». Cela reste une priorité pour la qualité des soins, comme pour le confort des patients et du personnel, estime le syndicaliste.
La démission des treize médecins est une façon de « mettre les pieds dans le plat » d'une situation à l'hôpital qui se dégrade. « Nous sommes le seul service ouvert 24 h/24 et 7 j /7, mais nous ne sommes pas entendus. Je pense que la situation est représentative de celle des urgences partout en France », observe Rémi Haon. Au CHA, un contrat de retour à l'équilibre financier prévoit en outre la suppression de 130 postes d'ici à 2017. « L'afflux de patient augmente et la médecine libérale est à bout de souffle ; les décisions du ministère sont inadaptées », regrette-t-il.
Le préavis des médecins durera trois mois. D'ici là, un calendrier avec plusieurs rencontres est prévu par la direction pour prendre les mesures les plus pertinentes, selon la direction de la communication du CHA.
Sandrine Lana