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TÉLÉMÉDECINE
Confronté à l'absence de médecin généraliste, le maire de ce village alsacien de 450 habitants a décidé de recourir à la téléconsultation. Les infirmiers sont au premier plan.
Depuis le départ en retraite de son unique médecin il y a trois ans, Oberbruck (Haut-Rhin) est dépourvu de généraliste. Déterminée à en trouver un, la collectivité a fait appel à l’Association de soins et d’aides Mulhouse et environs (Asame). En l’absence de candidat, l’association a proposé au maire du village un chariot de télémédecine. Séduit, ce dernier a décidé de financer la rénovation d’un local afin de le mettre gracieusement à disposition de l’Asame pendant deux ans, pour l’organisation des téléconsultations.
Le cabinet de téléconsultation est ouvert depuis début septembre avec une permanence d’1h30, quatre jours par semaine. Les patients sont accueillis par un infirmier, salarié de l’Asame, formé à l’utilisation du charriot de télémédecine auquel sont reliés des instruments de mesure - stéthoscope, otoscope, doppler - adaptés pour transmettre de manière sécurisée les données relevées.
« J’ai bénéficié d’une formation avec le fabriquant du matériel », rapporte Sébastien Haberer, infirmier de l’Asame, qui assure les permanences hebdomadaires avec deux autres infirmiers. Pour lui, la téléconsultation représente « une nouvelle possibilité d’exercice, mais qui ne remplace pas les soins à proprement parler ». Et d’ajouter : « C’est une corde supplémentaire à mon arc d’infirmier, qui associe administratif et relationnel. »
Lors de la venue d’un patient au cabinet, après avoir pris les constantes et rempli le dossier administratif, l’infirmier contacte l’un des médecins du réseau, également salarié de l’Asame, qui assure la permanence. Connecté, le praticien va pouvoir converser avec le patient via l’ordinateur, et consulter à distance et en direct les relevés vidéos, auditifs et les graphiques, et demandé à l’IDE des mesures supplémentaires si besoin.
« Avec la téléconsultation, le patient et le médecin ne sont plus dans un colloque singulier, rapporte Sébastien Haberer qui a décidé de participer à ce projet par curiosité. Nous effectuons la consultation à trois et en tant qu’infirmier, nous avons un rôle de premier plan car nous sommes physiquement sur place avec le patient. Nous apportons un certain relationnel dans cette consultation à distance. »
Après avoir établi son diagnostic, le praticien rédige une ordonnance qui est imprimée directement au centre de téléconsultation et remise au patient par l’infirmier. La consultation, cotée 23 euros, semble satisfaire les patients. Mais pour le maire, cette solution reste transitoire, son objectif restant de trouver un médecin pour son village, même à temps partiel, quitte à utiliser la télémédecine le reste du temps.
Laure Martin