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Le Centre national des professions de santé (CNPS) va devoir se passer des infirmières libérales. La Fédération nationale des infirmiers (FNI), Convergence infirmière (CI) et l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil) ont en effet annoncé, fin octobre, leur retrait de l’instance.
« Des désaccords de fonds » et « des clivages professionnels » qui compromettent « toute véritable dynamique interprofessionnelle et intersyndicale » sont à l’origine de cette rupture avec le CNPS. Cette structure de représentation syndicale de l’ensemble des professions libérales de santé a pour mission de défendre l’exercice libéral, notamment en combattant des dispositions réglementaires qui pourraient lui être hostiles.
Des tensions sont apparues au moment de l’adoption de la nouvelle loi santé basée, selon les syndicats infirmiers, sur le tout médecin et l’hospitalo-centrisme. Mais c’est la constitution récente et « surprenante » du Collectif santé 2017 qui a mis le feu aux poudres jusqu’à confirmer la séparation. Cette plate-forme composée de la CSMF (1), du SML (2), de la FSPF (3), ou encore du LEEM (4), s’est donnée pour objectif de porter les sujets santé « d’une seule voix » sur le terrain de la campagne présidentielle. Mais la FNI, CI et l'Onsil voient rouge, car ils ont été écartés au profit de la Fnehad (5), ramenant de fait les infirmières libérales « au rang de prestataires au service de l’HAD ».
Il est donc temps, pour les trois syndicats, « de reprendre leur liberté de parole et d'action ». Il leur paraît inconcevable de cautionner, par leur appartenance au CNPS, « l’irresponsabilité des fossoyeurs du système conventionnel », alors que les Idels sont déjà confrontées sur le terrain aux « volontés hégémoniques de l’HAD ».
À ces désaccords s’ajoute le sujet polémique de la vaccination, avec une initiative parlementaire dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2017 de confier aux pharmaciens un rôle vaccinal, alors que rien n’est envisagé du côté des infirmiers...
Ce sujet n’a jamais été débattu au sein du CNPS. « Impensable dans ces conditions de soutenir une position interprofessionnelle, encore moins de présenter et de défendre des amendements au PLFSS 2017 », regrette les syndicats libéraux.
Regrettant la disparition de l’essence du travail collectif, les trois syndicats suggèrent que les professions non médicales se regroupent dans un collectif interprofessionnel autour de valeurs communes. Le CNPS, contacté au sujet du départ des instances infirmières, n’a pas souhaité s’exprimer, en l’absence de position officielle sur le sujet.
Laure Martin
(1) Confédération des syndicats médicaux français.
(2) Syndicat des médecins libéraux.
(3) Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.
(4) Syndicat des entreprises du médicament.
(5) Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile.