14/11/2016

#13NOVEMBRE

Attentats : un an après

Janvier et novembre 2015… Deux vagues d’attentats touchent Paris et Saint-Denis. Bouleversant nos mémoires, nos modes de vie, et les façons de soigner l’urgence. Comment nos mémoires réagissent un an après ? Des études ont été menées pour comprendre les mécanismes et l’impact des troubles psychologiques.

Plus de 400 personnes – 190 civils (victimes, témoins ou personnes endeuillées) et 232 professionnels (sapeurs-pompiers, forces de l’ordre et de l’intervention, secours médico-psychologiques et secours associatifs) – touchées par les attentats de janvier 2015 ont été interrogées au cours de l’étude Impacts (investigation des manifestations traumatiques post attentats et de la prise en charge thérapeutique et de soutien). S'étalant du 1er juin au 30 octobre 2015, cette enquête épidémiologique, établie par l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France et l’Institut de veille sanitaire (InVS) « vise à mesurer les conséquences des événements auprès des personnes impliquées et d’appréhender leurs parcours de soins et d’accompagnement ». 

Les premiers résultats, dévoilés début juin, avant une publication complète fin 2016, indiquent que « six mois après les attentats, près de 4 personnes sur 10 présentaient toujours au moins un trouble de la santé mentale : stress post-traumatique (20 %) ; dépression caractérisée (10 %) ; troubles anxieux (30 %) ». Mais ils démontrent également que quelques personnes n’ont pas souhaité recourir aux soins proposés. L’étude précise également que les personnes qui ont consulté une cellule de prise en charge dans les 48 heures présentent moins de troubles six mois plus tard. Elle souligne ainsi « l’importance d’une prise en charge pour prévenir les effets sur la santé mentale. Le repérage pour proposer un accompagnement médico-psychologique de toutes les victimes, qu’elles soient simple témoin ou directement menacées constitue un enjeu majeur, car ces personnes ne pensent pas spontanément à consulter un professionnel de santé ou à en parler. » La mobilisation des professionnels de santé a, elle, été intense. Mais l'« impact psycho-traumatique a été moins important chez les intervenants qu’en population civile : 3 % des intervenants déclarent un état de stress post-traumatique et 14 % ont au moins un trouble anxieux du type anxiété ou agoraphobie ». Des conséquences qui varient toutefois en fonction de l'existence d'une formation spécifique préalable au stress psychique. Ces résultats restent donc à affiner…

Les retombées du 13 novembre 2015

L’étude ESPA (enquête de santé publique post-attentat) porte, elle, sur l’impact psycho-traumatique des attentats et les dispositifs de soins qui ont pu être proposés lors des attentats de novembre 2015. A l’initiative de Santé publique France, l’agence nationale de santé publique, cette étude a été réalisée en étroite collaboration avec les acteurs de la prise en charge du psycho-traumatisme et les professionnels institutionnels et associatifs intervenus. L’étude a couru du 7 juillet au 10 novembre 2016 et les résultats seront bientôt disponibles.

Pour accompagner ces deux enquêtes, le programme inédit « 13-Novembre » a été lancé par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), et HéSam, Université sur la mémoire individuelle et collective des évènements traumatisants. Ce programme ambitieux travaille sur le recueil et l’analyse de témoignages de 1000 personnes volontaires, et mobilise plusieurs professionnels de disciplines variées. S’étalant sur 10 ans, il a déjà réuni environ mille témoignages filmés.

Texte : Marie Lithomme

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