Le congé de proche aidant opérationnel dès 2017

En France, 8,3 millions d’aidants accompagnent au quotidien un proche en perte d’autonomie. À partir du 1^er janvier 2017, ces derniers pourront bénéficier d’un congé de proche aidant dont la création a été entérinée par un décret paru au Journal officiel. Celui-ci met ainsi en œuvre les mesures inscrites dans la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement du 28 décembre 2015. Ce congé de proche aidant permet de consacrer du temps à l'aide d'une personne en perte d’autonomie, tout en maintenant l’insertion professionnelle du salarié aidant. Sa particularité ? « En transformant le congé de soutien familial en congé de proche aidant, cette mesure élargit les bénéficiaires de ce type de congé aux aidants sans lien de parenté avec la personne qu’ils aident et aux aidants de personnes accueillies en établissement, indique le ministère dans un communiqué. Il instaure également la possibilité, pour le salarié, de transformer ce congé en période d'activité à temps partiel et assouplit ses modalités d'utilisation en permettant son fractionnement. » Mais attention, ce congé ne sera pas rémunéré.

Prévenir les DRH

Pour Catherine ⁽¹⁾, aidante à temps plein, ce congé « n’est pas une aussi grande révolution qu’annoncée » : « La nouveauté, c’est que désormais, il est ouvert aux proches et plus uniquement à la famille. » De même qu’il ne s’adresse plus uniquement aux aidants de personnes atteintes d’une maladie grave et incurable, mais aussi à celles classées en GIR 3 ⁽²⁾. Pour elle, la prochaine étape est de prévenir les DRH et les employés des nouvelles modalités de ce congé.

L’Association française des aidants se félicite, elle, de cette mesure qui constitue une avancée pour la reconnaissance du rôle et de la place des aidants dans la société. « Nous sommes cependant attentifs aux situations que nous rencontrons, car ce n’est pas la même chose de faire appel à ce type de congés pour pallier au manque de dispositifs que de faire le véritable choix d’être à proximité de son proche malade pour une période donnée, rapporte Florence Leduc, présidente de l’association. Nous militons pour que les aidants ne deviennent pas les ajustements des politiques publiques en termes d’accompagnement des personnes en difficulté de vie. »

Laure Martin

1- Catherine (@Kataidante) est l’auteure d’un blog.

2- Les personnes âgées qui, bien qu’ayant conservé une autonomie mentale et partiellement une autonomie locomotrice, ont besoin quotidiennement d’être aidées pour leur autonomie corporelle.