© Karen Ramsay
IADE
Les infirmières anesthésistes sont en grève ce 24 novembre. Déçus de leur négociation salariale avec le ministère de la Santé, qui leur a présenté ses propositions le 10 novembre, les syndicats réclament un salaire à la hauteur des compétences et de la pratique des Iade.
C’est pour protester contre ce qu’ils considèrent une discrimination professionnelle au sein de la Fonction publique que les syndicats d’IADE ont appelé à la mobilisation le 24 novembre. La CGT, FO, le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia) et l’Association nationale des étudiants infirmiers anesthésistes étaient rassemblés devant le ministère de la Fonction publique ce 24 novembre pour faire connaître leur mécontentement. Leur revendication ? Une refonte de leur grille salariale pour un alignement sur celles des autres fonctionnaires diplômés à Bac+5. « Au sein de la fonction publique, il y a des écarts de 500 à 600 euros entre des professions ayant le même niveau d’études », dénonce Arnaud Warot, conseiller national Snia et infirmier anesthésiste au CH de Douai. « Je suis retournée faire des études à 43 ans, pour développer de nouvelles compétences, celles d'une Iade. Et nous voulons que nos compétences et notre expertise soient reconnues à leur juste valeur . Dans notre service, nous avons près de 90 patients en salle de réveil, avec simplement une Iade et une IDE. L'hôpital aujourd'hui, c'est la galère », confie Isabelle, Iade dans un établissement parisien.
200 points pour combler les écarts
« Le ministère nous propose une augmentation salariale de 14 points d’indice soit environ 65 euros et une augmentation de la prime de 25 euros, précise Vincent Porteous, animateur du collectif Iade CGT. Pour combler
les écarts, il nous faudrait une hausse d’au moins 200 points. » « On nous offre un saupoudrage, mais nous voulons une refonte totale », ajoute Arnaud Warot, afin que leur salaire reflète leur niveau d’étude, leurs contraintes professionnelles et leurs responsabilités. Pour le Snia, les propositions du ministère « ne sont pas méprisantes mais terriblement mesquines. Le ministère doit avoir le courage politique de réparer l'injustice statutaire et indiciaire de la filière infirmière-anesthésiste. »
Cette négociation salariale fait suite à la refonte du décret de compétences sur lequel les professionnels ont travaillé pendant environ 18 mois avec la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), leur attribuant d’ailleurs de nouvelles activités et responsabilités. « Approuvé par le Haut conseil des professions paramédicales, nous espérons qu’il sera validé en Conseil d’Etat d’ici la fin de l’année ou le début de l’année prochaine », conclut Vincent Porteous.
Laure Martin