07/12/2016

CODE DE DÉONTOLOGIE

Pouvez-vous encore tout tweeter ?

La parution du code de déontologie infirmier, fin novembre, a semé le doute sur la Toile. La formulation d’un article laisse supposer qu’il ne serait plus possible de « tweeter » sous pseudonyme en faisant mention de sa profession. Une annonce qui semble (déjà) avoir pris un coup dans l'aile.

À peine paru au Journal officiel, le code de déontologie a fait réagir au quart de tour les infirmiers familiers du réseau social Twitter. Ces derniers se sont, en effet, sentis visés par une disposition qui prévoit, outre l’interdiction classique d’exercer son métier sous pseudonyme, l'interdiction « pour un professionnel agissant à titre privé sous couvert d’un pseudonyme, et quel que soit le moyen de communication utilisé, d’arguer de sa qualité de professionnel sans dévoiler son identité ». Pas très clair… Faut-il en déduire que l’on ne peut plus tweeter sous pseudonyme et mettre sa profession dans sa bio ? « Moi j’ai mis : ma profession est celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom », répond avec humour Sandra qui gazouille sous le pseudo @PasQuUneMaman. « Cet alinéa est tellement flou et mal écrit que toute interprétation est possible », estime @Omerprazole qui se présente désormais comme « #Biiip remplaçant itinérant ».

Même pour les professionnels du droit, la disposition n’est pas claire. Caroline Lantero, avocate en droit de la santé, a fait part de sa perplexité sur son compte. « On ne comprend pas d’où vient cette disposition qui n’a aucun sens, explique-t-elle. Pourquoi les infirmiers seraient les seuls professionnels qui ne pourraient pas s’exprimer en tant que tel sur les réseaux sociaux sous pseudonyme ? Cela ressemble à un excès de zèle .» Pour l’instant, dans la communauté infirmière sur Twitter, on attend de voir.

Une disposition loin d'être à jour

Nous avons réalisé un sondage sur Twitter. Et il en ressort que 75 % des infirmiers interrogés continueront à utiliser le réseau comme avant, mais 15 % d’entre eux supprimeront la mention de la profession dans leur bio. La précaution va cependant s’avérer inutile, selon Karim Mameri, secrétaire général de l’Ordre national des infirmiers, qui rappelle que le texte avait été rédigé en 2009, quand les réseaux sociaux étaient encore balbutiants, et que c’est le ministère qui avait, depuis, bloqué sa parution. « Il n’est absolument pas question d’interdire aux infirmiers de tweeter avec ou sans pseudonyme, bien au contraire ! » rassure-t-il fermement. Pratiquant assidu avec son compte @karim_mameri, il reconnaît cependant que la formulation très juridique de la disposition n’était pas forcément compréhensible à la première lecture et qu’elle n’a pas été réécrite depuis la version de 2009.


L’interdiction du "pseudonymat" ne vise donc pas les professionnels qui s’expriment sur les réseaux sociaux, mais bien ceux qui veulent se prévaloir, sur le web, de leur titre d’infirmier en vue d’une activité commerciale, comme proposer des cours aux étudiants qui préparent les concours des Ifsi.

Le code de déontologie sera envoyé dans les prochaines semaines par courrier aux infirmiers inscrits au tableau de l’Ordre et des réunions d’explication de texte seront organisées dans les départements sur l’ensemble des articles. Une version éditée du code est déjà disponible sur le site de l’ONI.

Véronique Hunsinger

Les dernières réactions

  • 07/12/2016 à 16:14
    Fanny
    alerter
    Quand la pensée unique ruine les richesses infirmières !
  • 07/12/2016 à 18:20
    Lison
    alerter
    Tempête dans un verre d'eau.
  • 07/12/2016 à 18:29
    blaise
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    C'est Laposte qui va être contente...
  • 09/12/2016 à 16:51
    jast
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    Un code de déontologie ne se résume pas à un seul article.
    Effectivement le code a été rédigé à un moment où les réseaux sociaux n'occupaient pas encore la place qu'ils occupent actuellement.
    Mais même si on peut tweeter il faut surveiller ce qu'on écr
  • 12/12/2016 à 06:58
    blaise
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    Ne pas s'écarter de la morale édictée par le code, en fait : non merci !
  • 12/12/2016 à 09:03
    jast
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    Ce n'est pas de la morale, c'est un code de déontologie.
    Vous semblez méconnaître toute la portée d'un code de déontologie.
    Les infirmiers hospitaliers ayant un statut de fonctionnaire pensent ne pas être concernés. Sauf que l'ARS concernant un hospital
  • 12/12/2016 à 09:08
    blaise
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    Très longue échéance, hélas pour l'ordre qui, à défaut de convaincre (et pour cause) va tenter de plus en plus de contraindre, pour le plus grand malheur de la diversité d'idées, d'opinions et d'ouverture d'esprit.
    Si cela doit être le cas, ce sera sans
  • 12/12/2016 à 09:14
    jast
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    Quand on voit tous les problèmes qui peuvent exister entre IDEL et HAD, entre IDEL et SSIAD, IDEL et patients et quand on sait qu'à l'horizon 2020 80% de la chirurgie sera ambulatoire, on mesure l'importance d'un code de déontologie pour chaque profession
  • 12/12/2016 à 09:24
    blaise
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    20 % de la profession exerce en libéral.
    Les effectifs dans les structures vont diminuer par le non-remplacement des départs en retraite (les gens heureux !).
    Ceux qui vont rester vont souffrir de plus en plus.
    Les hospitaliers ont déjà à subir toute u
  • 12/12/2016 à 11:58
    jast
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    Blaise, votre discours est syndical
    " Les hospitaliers ont déjà à subir toute une batterie disciplinaire qui rend inutile l'intervention d'amateurs "élus". Sachez que les amateurs élus ne rendent jamais justice. Elle est dévolue à un magistrat nommé par
  • 12/12/2016 à 12:25
    blaise
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    Sauf que les hospitaliers ne peuvent pas être traduits devant ces juridictions d'exception, il faut que les infirmiers le sachent ; cela ne peut que les conforter dans le rejet de l'instance ordinale.
    Quant à l'impartialité de la justice ordinale, tout l
  • 12/12/2016 à 12:43
    jast
    alerter
    Les conseils sont pleins de syndicalistes vous savez (cfdt, fo, cgt fni etc...) il n'y a rien de contradictoire à cela.
    Les hospitaliers peuvent être traduits devant la juridiction ordinale à la demande des ARS. Renseignez vous bien.
  • 12/12/2016 à 13:24
    blaise
    alerter
    L'intersyndicale CGT-FO-SUD (syndicats les plus représentatifs des salariés) revendique l'abrogation des ordres.
    Certains syndicats très minoritaires d'infirmiers ( SNPI) ou libéraux (SNIIL) cumulent avec joie des fonctions ordinales.
    Les infirmiers hos
  • 12/12/2016 à 13:33
    jast
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    C'est votre discours qui n'est pas la réalité Monsieur.
    Vous avez des syndiqués CGT, CFDT, FO qui sont dans les conseils. Une fois qu'ils y sont ils se rendent compte de ce que c'est, et de ce qu'on en dit.

  • 12/12/2016 à 13:41
    blaise
    alerter
    Des égarés certainement...
    La réalité est que l'ordre infirmier est fortement rejeté par les professionnels, qu'il a été supprimé par les Députés en avril 2015, ressuscité par le Sénat et une poignée de Députés (dont des médecins), avec la bénédiction d
  • 12/12/2016 à 16:25
    jast
    alerter
    C'est votre point de vue et vous êtes libre de l'avoir.

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