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Depuis plusieurs mois, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) plaidait auprès de l’ONI afin qu’il accepte de ne pas réclamer les arriérés de contributions ordinales aux infirmières inscrites au tableau, mais qui boycottaient le paiement de leur écot annuel. C’est chose faite !
« Nous attendions un geste de la part de l’Ordre qui viendrait marquer un signe d’apaisement et mettrait ainsi un terme aux relances incessantes dont sont victimes les Idel, c’est fait », se félicite Philippe Tisserand, président de la FNI. En l’espèce, à la demande du syndicat, qui avait entamé une tractation à l’automne dernier avec Didier Borniche, président de l’Ordre, l’ONI a accepté de ne pas réclamer les arriérés de cotisions aux Idel en délicatesse avec la comptabilité ordinale depuis 2015.
Mais, attention, seules sont concernées par « ce geste » les libérales qui ont réglé leur cotisation 2016, les autres devront un bel et bien passer à la caisse. « Nous avons plaidé pour un effacement total, mais l’argument avancé par l’Ordre est tout à fait entendable », explique Philippe Tisserand. « En effet, poursuit-il, en 2017 auront lieu des élections à l’Ordre et pour être électeur ou éligible, trois ans de cotisation sont nécessaires. »
Rappelons que la FNI avait appelé au boycott du paiement de la cotisation annuelle à partir de 2015, estimant qu’il y avait une inégalité de traitement entre les Idel et les infirmières salariées. « Les Idel sont contraintes de cotiser alors que des milliers d’infirmières salariées, qui de fait sont en exercice illégal de la profession, ne reçoivent aucune relance puisque non inscrites à l’Ordre », relève Philippe Tisserand.
En euros sonnants et trébuchants, difficile de dire à combien se monte le petit cadeau de fin d’année ordinal, mais d’après la FNI, la somme ne serait pas énorme « puisque nombre de libérales avaient fini par cédé aux harcèlements de l’Ordre et payé leur cotisation », dont, pour mémoire, le premier appel avait été lancé en 2011. Bref, dans cette histoire, tout le monde se refait une virginité pour pas cher… La FNI soigne les infirmières libérales et notamment ses adhérentes, et l’Ordre n’apparaît plus comme le Père Fouettard de la profession.
En marge de cet arrangement entre anciens adversaires, la cotisation unique pour toutes refait surface à l’entame de 2017. Reste à savoir si le nivellement se fera par le bas, à savoir 30 euros, montant de la cotisation dû par les salariées ou sera fixé à 75 euros, tarif que paient les Idel… Une voie médiane, aux alentours de 50 euros par an, pourrait être choisie par l’ONI.
L’Ordre annonce également que sa dette structurelle – dossier qui a plombé la trésorerie et la légitimité de l’instance dans ses premières années – devrait être apurée en 2017.
Françoise Vlaemÿnck