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STATIONNEMENT
Infirmier libéral depuis dix ans à Charleville-Mézières (Ardennes), Luc Vellenriter appelle la municipalité à davantage de bienveillance pour les professionnels de santé libéraux qui stationnent en zone réglementée. Son initiative fait le buzz sur la Toile.
MISE À JOUR (5 janvier) : Luc Vellenriter s'est heurté à une fin de non-recevoir, suite à sa rencontre avec ce 5 janvier, avec l’adjoint de Charleville-Mézières qui lui aurait déclaré : « Je ne peux pas permettre à des gens de se balader après 11 heures dans les rues piétonnes. » L'infirmier libéral réfléchit à créer une association d’Idel sur la ville.
Avec quelque 650 « J’aime » et 250 partages au compteur de sa page Facebook, sans oublier des dizaines de messages de soutien expédiés par des collègues de toute la France, Luc Vellenriter, infirmier libéral à Charleville-Mézières (08) fait le buzz en ce début d’année. Après avoir pris trois PV de 35 € au même endroit en moins d’une semaine, l'Idel a décidé de prendre le taureau par les cornes… Un brin provocateur, il a collé un caducée géant rouge sang sur le capot de sa voiture blanche, histoire de faire comprendre à la police municipale carolomacérienne que s’il se gare au centre ville, ce n’est pas pour faire ses courses mais bien pour donner des soins : « La rue est piétonne, mais les livraisons sont autorisées jusqu’à 11 heures. Je me gare toujours au même endroit et prends soin de ne pas gêner les piétons, le passage des personnes à mobilité réduite et celui des poussettes. Jusqu’à maintenant, cela se passait bien, même quand on dépassait un peu l’horaire », explique-t-il. Mais ça, c’était avant… Avant que la ville n’installe une caméra reliée directement au poste de la police municipale dont les agents déboulent à la minute dès que des voitures stationnent au-delà de 11 heures.
Charte de bonne conduite
« J’ai réglé les PV, mais j’ai aussi contacté la presse locale pour exprimer mon ras-le-bol. On ne peut pas admettre que les restrictions de stationnement soient un frein à la prise en charge des patients qui vivent dans ces zones. Après la publication de l’article, l’adjoint au maire chargé de la sécurité s’est dit prêt à recevoir une délégation d’idel. » Pour Luc Vellenriter, « outre la circulaire Joxe (1), qui pourrait sans doute être mieux connue et observée par les agents, il existe des solutions simples à ce problème. On pourrait imaginer une vignette spécifique dédiée aux professionnels de santé et aux auxiliaires de vie qui serait délivrée après la signature d’une charte nous engageant, par exemple, à ne pas nous garer sur des places réservées aux personnes handicapées. » Un dispositif que plusieurs villes de France ont d’ailleurs déjà mis en place.
Françoise Vlaemÿnck
1. La circulaire n° 86-122 du 17 mars 1986 et adressée aux préfets de police par Pierre Joxe, alors ministre de l’Intérieur, appelle en zone urbaine l’attention « des services de police et de gendarmerie sur certaines tolérances de stationnement à l’égard des auxiliaires médicaux, dès lors que l’infraction éventuellement commise n’est pas de nature à gêner exagérément la circulation publique, ni, a fortiori, à porter atteinte à la sécurité des autres usagers. »