30/01/2017

BREXIT

Les infirmiers européens boudent le Royaume-Uni

Le nombre d’infirmiers européens qui ont postulé pour travailler dans le système de santé britannique a diminué de 90 % depuis la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne, en juin 2016. Des chiffres qui préoccupent le Conseil des infirmières et des sages-femmes anglais, qui craint un manque d'effectifs.

Seuls 101 infirmières et infirmiers européens ont été inscrits en décembre 2016 au registre du système de santé britannique (National Health service, NHS), révèle le Conseil des infirmiers et des sages-femmes anglais (Nursing & midwifery council, NMC), alors qu'ils étaient 1 304 en juillet. Après des années de hausse continue, les inscriptions ont chuté tous les mois depuis le vote, le 23 juin 2016, des Britanniques en faveur d'une sortie de l'UE. De plus, 318 infirmières ont quitté les registres NSH en décembre, contre 177 en juin.

Crise des effectifs

« On voit les premiers signes d'un changement depuis le référendum sur l'Union européenne et il est de notre responsabilité que le public soit informé », a expliqué Jackie Smith, directrice générale du NMC. Une tendance à la baisse qui inquiète les professionnels du secteur, d'autant plus que les tests de langue ont été renforcés l'année dernière. « C'est très préoccupant puisque nous traversons déjà une crise au niveau des effectifs. 24 000 postes d'infirmiers étant vacants au Royaume-Uni, le NHS ne pourrait tout simplement pas fonctionner sans le personnel européen », a déclaré Janet Davies, directrice du Collège royal des infirmières. En 2013, suite à des scandales liés aux sous-effectifs dans les hôpitaux publiés, le Royaume-Uni avait lancé une vaste campagne de recrutement, notamment en Espagne et en Grèce, pour pallier le manque d'infirmiers. Une opération réussie car le nombre des personnel issus de l'Espace économique européen (1) a augmenté en trois ans, passant de 16 798 à 38 661. Mais désormais, la baisse de la livre sterling et la perspective du Brexit qui mettrait fin à la libre circulation des travailleurs européens semblent refroidir les candidats. « Nous avons besoin de garanties sur le maintien des citoyens européens du NHS. Sans cela, il deviendra beaucoup plus difficile de retenir et de recruter dans l'UE et ce sont les patients qui en subiront les conséquences », prévient Janet Davies.

Laure Martin (avec l'AFP)

1. Les 28 États membres de l'UE plus la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein;

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