L'hôpital mis hors de cause dans le suicide d'un cadre | Espace Infirmier
 

06/02/2017

L'hôpital mis hors de cause dans le suicide d'un cadre

L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a rendu ses conclusions sur le suicide, début juillet 2016, d'un cadre de santé infirmier du Centre hospitalier de Saint-Calais (Sarthe). Elle ne relève aucun défaut d’organisation de l’établissement, ni de faute de la direction, mais dresse une liste de recommandations.

Le 1er juillet 2016, un cadre de santé infirmier s’est suicidé à son domicile, expliquant dans une lettre adressée à la direction du CH de Saint-Calais, à l'Agence régionale de santé et à sa famille, que son geste n’était pas étranger à la situation qu’il vivait sur son lieu de travail. Mandatée par le ministère de la Santé, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a ouvert une enquête en se concentrant à la fois sur le management de l’établissement et sur les risques psychosociaux.

Un climat de tensions

Après avoir recueilli près de 80 témoignages, l’Igas estime dans son rapport que la responsabilité de la direction du centre hospitalier ne peut être mise en cause, les inspecteurs n’ayant pas relevé « de défaut d’organisation de l’établissement, ni de faute ou décision inappropriée de la direction » concernant l’agent d’une cinquantaine d’années. Mais ils signalent néanmoins un climat de tensions. En effet, dans son courrier, le cadre évoquait regretter sa promotion au poste de cadre de santé, après sa formation de dix mois financée par l'établissement. Les inspecteurs signalent que cette « affectation correspondait à un poste vacant, en adéquation avec son statut et son expérience » mais qu’il s’agissait de l’un des postes les « plus difficiles » du centre hospitalier. Les témoignages leur permettent de rapporter que ce drame s’est déroulé sur un fond de discordes entre le personnel et la direction dans cet hôpital en pleine restructuration. Et s'y ajoute « l’instabilité des plannings et les rappels sur des jours de repos, avec un fort impact sur la vie personnelle des agents ».

L’Igas conseille vivement « d’engager sans attendre » la formation du personnel, en particulier les cadres de santé, à la prévention et l’identification des risques psychosociaux via des formateurs externes à l’établissement. Ils proposent également de mettre en œuvre « des incitations rémunérées aux remplacements ponctuels pour éviter les rappels sur repos ».

Laure Martin

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