Fotolia burn out

06/02/2017

Un infirmier se suicide à l'hôpital Pompidou

Un infirmier exerçant à l’hôpital européen Georges Pompidou s’est défenestré du 8e étage dans la nuit de dimanche à lundi (6 février). Le professionnel, un père de famille d’une quarantaine d’années, travaillait dans l'équipe de suppléance. Un geste qui remet en lumière la dégradation des conditions de travail en milieu de soin.

Un infirmier d'une quarantaine d'années s’est jeté du 8e étage de l’hôpital européen Georges Pompidou (HEGP), à Paris, dans la nuit de dimanche à lundi. S'il n’était pas de service ce soir-là, a indiqué un communiqué de l'AP-HP, il avait cependant revêtu sa tenue. Une enquête a été diligentée par la direction de l’HEGP et la cellule d’analyse des suicides de l’AP-HP est saisie. D’après Le Parisien, « un conflit familial » serait à l’origine de son geste, et il aurait appelé son épouse avant de commettre l’irréparable. Depuis, une cellule d'écoute et d'accompagnement a été mise en place pour les agents qui en ressentent le besoin. « En interne, ceux qui le souhaitent peuvent également contacter le 3371 afin d’obtenir une écoute et un soutien face à cet évènement dramatique », précise Apollinaire Bonnereau, représentant Sud Santé au Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’établissement parisien.

Trois enquêtes en moins de deux ans

Le CHSCT de l’HEGP s’est réuni en session extraordinaire en fin de matinée, en présence de Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, et Gérard Cotellon, directeur des ressources humaines. « Nous avons demandé la mise en place d’une nouvelle enquête qui devra être réalisée par un prestataire extérieur, explique le représentant syndical. En moins de deux ans, nous en sommes à trois enquêtes et nous ne voudrions pas que celle-ci soit bâclée faute de temps ou d’énergie de notre part. »

En effet, le CHSCT a déjà enquêté suite au suicide par défenestration du Pr Jean-Louis Mégnien en décembre 2015, puis sur la situation du bloc opératoire, où se multiplient les cas de burn-out. Une troisième enquête doit être lancée cette semaine sur les effectifs. « La situation est très difficile, souligne Apolinaire Bonnereau. Il y a des années que l’on travaille sur l’organisation, la réorganisation, sans jamais évaluer les conséquences de toutes ces mesures sur les personnels et leur charge de travail. » Les syndicats ont également demandé que le décès soit reconnu comme accident du travail « parce que cela s’est passé ici, même si ce professionnel n’était pas en service », poursuit l’élu.

Apolinaire Bonnereau tient également à rendre hommage au soignant. « Ses collègues sont effondrés, ils ont tenu à nous dire que c’était un homme en or, quelqu’un d’extraordinaire sur le plan humain. » Rappelons qu’en 2016, en France, cinq suicides d’infirmiers ont déjà été rapportés.

Sandra Mignot

Les dernières réactions

  • 06/02/2017 à 20:29
    Fatima
    alerter
    Je souhaiterais que l'état se rende compte du mal aise qui existe dans le milieu hospitalier. Je suis infirmière depuis 7ans et je vois la profession se dégradée d'année en année. J'ai demandé à plusieurs reprises de pouvoir exercer en libérale le peu de
  • 07/02/2017 à 17:21
    Ln
    alerter
    Erreur de date il s agit du 6 février 2017 et non du 6 janvier
  • 07/02/2017 à 18:19
    karen Ramsay, Autre
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    Merci pour votre vigilance ! Erreur corrigée !
  • 08/02/2017 à 05:12
    momo
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    il serait grand temps monsieur le président messieurs les députer les sénateur de prendre en considération le travail des blouses blanches et surtout avoir plus de considération de respect pour le travaille de forçat accomplie pour une poigne de cacahu
  • 08/02/2017 à 10:15
    Al71100
    alerter
    Moi je n ai qu une chose à dire venez travailler avec nous portez les blouses blanches venez subir les agressions les insultes faire face aux familles en détresses au deuil prendre soin des corps douloureux et comateux venez et vous verrez la vraie vie de
  • 08/02/2017 à 23:00
    Fafa
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    C'est quand même dommage d'en arriver là et que l'état ne se bouge pas! C'est lamentable, les gens qui nous gouverne gagnent des milliers d'euros, magouillent pour les logements et les impôts, et ce sont eux qui demandent de faire des efforts, mais on n'a
  • 09/02/2017 à 00:15
    Peter
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    Combien de temps va t-on rester observateur de la dégradation massive de notre profession ???Rien ne bougera sans un mouvement sans précédent des infirmiers.
    LMD et tous le cinéma, catégorie A et j'en passe que du vent.
    Nous sommes totalement soumis
  • 09/02/2017 à 10:53
    insa de rennes
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    A quand un grand soulèvement de la profession !
    On ne gagnera qu'en étant dans la rue , et je pense que les usagers et la population nous soutiendront
    Nous ne sommes plus des bonnes sœurs
  • 09/02/2017 à 11:46
    florence21
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    n'y aurait-il que des travailleurs fonctionnaires dans ce pays?
    que font tous les autres salariés médico, médico-sociaux, .....on en parle surement moins et peu mais ils sont à la même enseigne des dégradations, pressions, suppléances aux absences, ETC e

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