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Affectée depuis six ans en service informatique, une infirmière a mis à ses jours mardi 7 mars. Le service connaissait de graves problèmes de fonctionnement, reconnus par la direction de l'AP-HP. Une enquête a été diligentée.
Mardi 7 mars, journée de mobilisation et de grande manifestation parisienne, une infirmière de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) a mis fin à ses jours, une heure après être arrivée dans son bureau, à l'hôpital Cochin. Affectée dans l'administratif, elle travaillait au département de l'information médicale (DIM) depuis six ans. Dans un communiqué, l'AP-HP a reconnu que le DIM était « un service dans lequel des difficultés fonctionnelles et relationnelles avaient été identifiées ». Il faisait d'ailleurs l'objet d'une enquête administrative et d'un audit sur les conditions de travail.
Lors du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) qui s'est déroulé le lendemain matin, des membres du DIM ont évoqué, selon un communiqué de la CGT, une surcharge de travail dû au non-remplacement d'agents absents et une non-reconnaissance du travail réalisé, avec notamment une grande difficulté à faire valider les heures supplémentaires.
L'annonce du nouveau suicide a soulevé un grand émoi dans la communauté infirmière. Sur les réseaux sociaux, le mot « Cochin » a figuré, brièvement mardi, dans les Trending Topics, les mots les plus utilisés sur Twitter. « Une de plus », regrettaient beaucoup d'utilisateurs de Twitter ou Facebook, évoquant le « malaise infirmier », ou « l'indifférence totale dans laquelle l'hôpital public et les soignants agonisent ». Le 6 février, l'AP-HP avait déjà été touché par le suicide d'un infirmier de l'hôpital européen Georges Pompidou (HEGP) sur son lieu de travail et en décembre 2015, par celui Pr Jean-Louis Mégnien, également au sein de l'HEGP.
Cécile Bontron