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Les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) mettent en garde les femmes enceintes sur la prise d’ibuprofène dès les premiers mois de la grossesse. Cet anti-inflammatoire serait nocif pour les embryons de sexe masculin.
Une nouvelle étude vient confirmer les dangers liés à la prise d’ibuprofène par les femmes enceintes. Menée par les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et réalisée au sein de l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset), elle a été publiée le 10 mars dans la revue Scientific Reports.
Cet anti-inflammatoire en vente libre est déjà « formellement contre-indiqué » à partir du sixième mois de la grossesse car il peut causer des atteintes cardiaques et rénales potentiellement fatales chez le fœtus ou le nouveau-né. L’étude révèle cette fois que l'ibuprofène serait également nocif dès le premier trimestre pour le futur appareil génital et reproducteur de l’enfant de sexe masculin. Son usage au cours des trois premiers mois de grossesse « supprimerait la production de différentes hormones testiculaires, dont la testostérone, qui contrôle les caractères sexuels primaires et secondaires et la descente des testicules, alerte l’Inserm. Ces effets sont obtenus à des doses analogues à la posologie classique. » L’ibuprofène est l’un des médicaments les plus consommés par les femmes enceintes. Si près d’une femme sur dix déclare en avoir pris au cours de sa grossesse, elles seraient en réalité jusqu’à trois sur dix à en prendre en automédication selon les études.
Laure Martin