© CHU d'Argenteuil
En sortant d'un entretien disciplinaire avec la direction, l'IDE d'une cinquantaine d'années a ingéré une forte dose de médicaments. La CGT alerte sur la dégradation des conditions de travail des soignants.
Le 2 mars dernier, une infirmière d'une cinquantaine d'années a tenté de mettre fin à ses jours en ingérant une forte dose de médicaments dans sa voiture, devant son service de l'hôpital Victor-Dupouy à Argenteuil. Lorsque ses enfants ont reçu son message d'adieu, ils ont donné l'alerte et elle a pu être prise en charge, inconsciente, par ses collègues. Un peu plus tôt dans la journée, elle avait été convoquée à un entretien disciplinaire par la direction, suite à une violente dispute avec une collègue trois mois plus tôt.
La CGT a rapidement adressé une lettre ouverte au personnel pour souligner que le « pétage de plomb » de l'infirmière lors de cette altercation avait été provoqué par un changement de service de dernière minute et une extrême fatigue liée à une mauvaise gestion des heures supplémentaires. « La mobilité au pied levé représente un danger et oublie que les infirmières sont avant tout des personnes. On ne peut pas être efficace immédiatement dans un nouveau service, même s'il y a des procédures écrites », insiste un membre du syndicat, qui s'apprête à distribuer des tracts dans l'établissement pour dénoncer la détérioration des conditions de travail des personnels soignants.
La direction de l'hôpital, qui ne souhaite pas communiquer sur cet événement, a mis en place une cellule d'écoute et convoqué le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Une enquête interne a également été diligentée. Pour les responsables de la CGT, « l'hôpital n'assume pas ses responsabilités dans cette tentative de suicide et tente de mettre en avant des problèmes d'ordre privé ». Le syndicat souligne également qu'« il y a de plus en plus d'entretiens disciplinaires », qui engendrent « du stress et la peur de perdre son emploi ».
Lisette Gries