22/03/2017

En grève jusqu’à la faim

Le 20 mars, quatre professionnels du CHU de Limoges ont entamé une grève de la faim dans le hall même de l’établissement. Leurs revendications ? L’embauche de personnels et la titularisation des contractuels réclamés par les syndicats CGT et SUD depuis plusieurs mois.

Leur action n’est pas la première. « Nous avons eu des mouvements de grève en novembre, en décembre, en janvier et en mars pour réclamer des embauches, souligne Florence Megte, infirmière et secrétaire générale de la CGT au CHU de Limoges. Nous avons demandé à chaque fois à être reçus par la direction et la seule fois où elle a accepté, elle nous a dit que tout allait bien au CHU. » Un « désintérêt » de la direction qui a poussé quatre professionnels - une infirmière, un préparateur en pharmacie, un aide-soignant brancardier et un agent de sécurité - à débuter une grève de la faim.

« À l’hôpital de Limoges, il manque quotidiennement plus de 500 agents qui sont en arrêt maladie ou en congé maternité, précise Jacqueline Lhomme-Léoment, infirmière au CHU et gréviste. Ce sont 60 aides-soignantes et une trentaine d’infirmiers qu’il faudrait embaucher pour combler les absences les plus urgentes afin que nous soyons en fonctionnement normal. » Si auparavant, certains arrêts étaient compensés, « depuis deux ans, ce n’est plus le cas, ni même pour les départs en retraite », regrette Florence Megte. D’après les syndicats, toutes les professions sont concernées, mais les plus touchés sont les aides-soignantes, les infirmières et les agents des services hospitaliers (ASH). Des inquiétudes sont également formulées pour la blanchisserie et la cuisine...

La boule au ventre

Les professionnels sont également rappelés pendant leurs jours de repos ou leurs congés, explique Jacqueline Lhomme-Léoment : « Face à une masse salariale appauvrie, les conditions de travail se sont dégradées. De nombreux agents sont en dépression, les aides-soignantes ont des troubles musculo-squelettiques, les infirmières craquent et sont en burn out .» « Il y a de réelles souffrances dans nos services, ajoute Florence Megte. Les professionnels pleurent, ils viennent au travail la boule au ventre, ils ne sont pas satisfaits de leur travail. Quand on entend cela et que nous n’obtenons pas de réponse de la direction, ce n’est pas supportable. »

Outre des moyens pour des embauches, les grévistes demandent la titularisation des professionnels en CDD depuis quatre ans car « il y a 900 agents en situation précaire au sein du CHU », fait savoir Jacqueline Lhomme-Léoment. Pour cesser leur grève de la faim, ils réclament un rendez-vous avec la direction afin que des mesures soient prises. À l’heure où nous publions, la direction n’a pas donné suite à notre demande d’interview.

Laure Martin

Les dernières réactions

  • 25/03/2017 à 18:42
    Aliette
    alerter
    Tenez bon
    Mais prenez soin de votre santé
    Votre travail ne devrait pas aboutir a une grève de la faim

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