Qualité de vie au travail : le plan Touraine au secours des libéraux

Améliorer les conditions d'exercice, la sécurité et la prise en charge « précoce et efficace » des risques psycho-sociaux : c'est sur ces trois axes que Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a dessiné, le 21 mars, devant les Ordres professionnels, les syndicats, les associations et les étudiants, le volet ambulatoire de sa stratégie nationale pour l'amélioration des conditions de vie au travail des professionnels de santé.

Le premier volet, concernant les professionnels exerçant en établissements de santé ou médico-sociaux, avait été annoncé début décembre. Aucune mesure fondamentalement nouvelle n'est proposée pour poursuivre ces trois objectifs si ce n'est, comme l'a annoncé Marisol Touraine, « de généraliser les bonnes pratiques, de les valoriser et de leur donner un cadre ». En un mot, de partager les initiatives nombreuses mais « éparpillées » sur le territoire.

Rompre l'isolement

Ainsi pour rompre l'isolement des professionnels en ambulatoire, la ministre propose de déployer les maisons de santé et les moyens d'échanges par messagerie sécurisée (MSS) entre professionnels de santé installés. Ces derniers seront par ailleurs incités à prendre un médecin traitant à l'instar de ce qui est déjà proposé à certains praticiens. De même, l'accueil spécifique des médecins dans des centres d'examens de santé devra être élargi aux autres catégories de professionnels.

Sur un deuxième axe, la ministre souhaite généraliser les dispositifs « santé-sécurité-justice » mis en place dans 54 départements. Une mesure qui s’avère plus que nécessaire alors que les agressions envers les professionnels de ville ne cessent de se multiplier. L’Observatoire de la sécurité de l’Ordre des médecins, dont les chiffres sont aujourd’hui diffusés par Le Quotidien du médecin, fait état d’un taux de 10 % d’agressions physiques sur les quelque 968 incidents déclarés en 2016, soit un nombre record.

Enfin la prévention se concrétisera, quant à elle, par des formations à la détection et à la gestion des risques psycho-sociaux. De même, les différents dispositifs d'écoute accessibles 24/24 ,7j/7 seront recensés et les capacités de formation spécifique de « soins aux soignants » seront augmentées. Une perspective approuvée par l’association Soins aux professionnels de santé (SPS) qui a mis en service en novembre dernier une plateforme d’écoute psychologique couvrant l’ensemble du territoire et des professions de santé. En quatre mois, sur les 704 appels reçus, 29 % émanaient de libéraux. Les infirmiers, à l’origine de 29 % des appels, arrivent certes en tête, suivis par les médecins (24 %) mais ils restent toutefois sous-représentés.

Marie Luginsland