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La Fondation de l’Avenir propose une bourse à l’intention des infirmières et professionnels paramédicaux exerçant dans le secteur mutualiste qui souhaitent s’investir dans la recherche. Objectif : améliorer les connaissances des pratiques de soins tout en accompagnant les professionnels.
« Tous les actes infirmiers peuvent s’appuyer sur des preuves scientifiques et nous devons nous impliquer dans cette démarche pour laquelle la France est très en retard », observe Catherine Grizard, infirmière anesthésiste à la Clinique mutualiste chirurgicale de Saint-Étienne (42). Bénéficiaire de la première édition de la bourse Avenir, recherche et soins (Bars), lancée en 2013, la professionnelle a pu se former puis accéder à un poste de coordination en sénologie, incluant une mission de recherche en soin.
La bourse, mise en œuvre par la Fondation de l’Avenir, permet en effet de prendre en charge l’inscription au diplôme universitaire « Initiation à la recherche en soin » (organisé par l’institut mutualiste Montsouris et l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne) ainsi qu’un mi-temps consacré par le professionnel à la recherche dans son établissement employeur. Les postulants doivent soumettre un dossier présentant leur motivation, leur thème de recherche et les bénéfices attendus. « C’est le médecin avec lequel je travaille qui m’a parlé de ce dispositif et qui m’a soutenue dans la rédaction du dossier de motivation, explique Marie-Alexandra Mathieu, infirmière au centre médical Pierre Chevallier de Hyères. Il n’est pas fréquent de faire de la recherche dans les établissements mutualistes, il faut vraiment qu’un médecin soit passionné pour engager une équipe dans cette démarche. » Une première sélection est effectuée sur dossier, puis les candidats sont soumis à un entretien téléphonique.
Marie-Alexandra a validé son DU en décembre dernier, avec un travail de préfiguration d’une recherche en éducation thérapeutique pour améliorer la prise médicamenteuse post-AVC au domicile, qui vient tout juste de commencer. Catherine, elle, avait travaillé sur la chirurgie sénologique en ambulatoire qui a permis de concevoir une consultation infirmière pour sélectionner les patientes éligibles à ce type de prise en charge : « Le DU a vraiment changé ma carrière. Cela m’a ouvert des portes et modifié ma manière de voir le soin. Je sais que peux évoluer et contribuer à faire évoluer la profession, même si beaucoup de médecins universitaires demeurent hostiles face à cette émancipation. »
À chaque édition, la bourse privilégie des thématiques. Cette année, il s’agira du handicap moteur ou psychique, de l’ortho et onco-gériatrie, de l’éducation thérapeutique et polypathologie. Le comité d’organisation, qui souhaite répartir l’impact de la bourse sur l’ensemble de la France, est à la recherche de candidatures dans des régions habituellement peu demandeuses telles que les Hauts-de-France, Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est et les zones de Perpignan et Nice. Date limite de dépôt des dossiers : 2 mai 2017.
Sandra Mignot