Les infirmières belges sont en colère. Et pour cause : le ministère de la Santé entend remettre en cause l’existence de certaines mesures d’aménagement de fin de carrière. Elles sont donc descendues dans la rue fin mars pour défendre leurs droits.
À l'instar de leurs collègues françaises qui ont défilé dans les rues pour réclamer notamment une reconnaissance de la pénibilité de leur métier, les infirmières belges ont manifesté, le 21 mars, afin que leurs avantages soient préservés. En cause : une remise en question des mesures d'aménagement de fin de carrière.
Depuis 2006, les infirmières belges bénéficient d’une mesure d’aménagement de fin de carrière au titre de la pénibilité, qui donne droit à 36 jours de repos supplémentaires par an à partir de 55 ans, 24 jours à 50 ans et 12 jours à 45 ans. Cependant, la ministre de la Santé belge, Maggie De Block, entend remettre en question ce droit en supprimant les avantages à 45 ans afin de ne garder que les deux paliers de 50 et 55 ans. « Je pensais que je n’avais plus que deux ans à tenir pour avoir ces jours, s’est inquiétée Aziza, 43 ans, infirmière au bloc opératoire, dans les colonnes du quotidien belge Le Soir. Pour m’occuper de ma famille et faire ce dont j’ai envie… Nous donnons tout, nous sommes performantes, mais nous ne nous sentons pas reconnues. On risque de craquer à terme… » D’après le quotidien belge, la ministre voudrait également supprimer les primes liées aux titres des années de spécialisation lors des études infirmières, soit environ 115 euros net par mois.
En matière de pénibilité, les infirmières françaises bénéficient de différents traitements en fonction du secteur dans lequel elles exercent. Dans le privé, la réforme des retraites, entrée en vigueur en janvier 2014, a créé le compte personnel de pénibilité qui permet aux salariés du privé exposés à des risques professionnels d’accumuler des points pour changer de métier, réduire leur temps de travail ou partir plus tôt à la retraite. Dans le secteur public, avant 2010, les infirmières étaient toutes en catégorie active, ce qui leur permettait de partir à la retraite cinq ans plus tôt. La réforme de 2010 leur a donné deux options : passer en catégorie A et avoir un meilleur salaire, ou partir à la retraite à 57 ans mais rester en catégorie B. Depuis 2010, les infirmières recrutées dans le public sont toutes obligatoirement en catégorie A.
Laure Martin