D. R.
L’hospitalisation de jour fait, depuis quelques jours, l’objet d’une passe d’armes musclée entre le ministère de la Santé et la Fédération hospitalière de France (FHF). En cause, une circulaire qui définit son périmètre.
« C’est une erreur majeure qui menace la continuité de l’hôpital de jour ». David Gruson, délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF), ne décolère pas à la suite de la révision par le ministère de la Santé de la « circulaire frontière », ce texte qui définit les actes qui relèvent des consultations externes et ceux qui relèvent de l’hôpital de jour (HDJ), et crée également une prestation intermédiaire, située entre les deux, avec de lourdes conséquences financières à la clé.
David Gruson estime que le déclassement de certaines prestations autrefois effectuées en HDJ vers la nouvelle prestation intermédiaire se traduit par « des pertes massives pour les hôpitaux publics de l’ordre de 500 millions d’euros dans des domaines aussi divers que le diabète, les chimiothérapies pour affection non-tumorales, l’évaluation gériatrique, les bilans allergologiques… » Des conséquences financières, mais aussi stratégiques, estime-t-il : « Ce signal est absurde parce qu’il constitue une rupture de la politique de soutien au virage ambulatoire, et parce qu’il va conduire les établissements à refaire le choix de l’hospitalisation complète. »
Une analyse alarmiste fortement contestée par l’avenue de Ségur. « Le chiffre de 500 millions d’euros d’économies évoqué par la FHF est fantaisiste et repose sur des interprétations erronées », indique le cabinet de la ministre de la Santé. La tutelle préfère mettre l’accent sur les recettes supplémentaires pour les hôpitaux induites par le reclassement en prestation intermédiaire d’actes auparavant comptabilisés en consultations externes. « Les hôpitaux vont désormais avoir la possibilité de facturer le travail pluridisciplinaire accompli dans le cadre de consultations qui font intervenir, outre un médecin, d’autres professionnels tels que des infirmières, des assistantes sociales, des diététiciennes », assure le cabinet.
Le ministère assure que la porte du dialogue reste ouverte, et promet une nouvelle version du texte dans les jours qui viennent. Quant à David Gruson, il se veut optimiste, mais continue à réclamer « le retrait pur et simple » du projet. Une réunion est prévue demain après-midi au cabinet de la ministre sur le sujet. L'ambiance risque d'être électrique.
Adrien Renaud