Qualité de vie au travail : le dernier chantier de la ministre

Marisol Touraine entend travailler jusqu’au bout. C’est ce que l’on peut déduire des annonces faites hier à l’agence APM par la ministre des Affaires sociales et de la Santé. Celle-ci entend notamment mettre en œuvre, avant son départ, certaines promesses de son plan d’amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé dans les établissements, présenté en décembre dernier.

L’avenue Duquesne assure ainsi que des orientations en vue de la constitution d’un observatoire national des risques psychosociaux seraient remises « dans les prochains jours ». De même, la majoration pour travail intensif de nuit sera augmentée de 40 % dès le mois de mai pour les personnels des services d’urgence ou de soins critiques alternant les horaires de jour et de nuit. Le ministère annonce également qu’une instruction, assortie d’un financement de 30 millions d’euros, sera diffusée « au cours du mois de mai » en vue de la création ou du renforcement de services de santé au travail où les professionnels pourront trouver des psychologues, des assistants sociaux, etc.

Colère du côté des syndicats

Ces annonces de dernière minute sont accueillies plutôt fraîchement du côté des représentants infirmiers. « La seule bonne nouvelle, c’est la prime de nuit qui est enfin légèrement revalorisée, juge Thierry Amouroux, président du SNPI CFE-CGC. Tout le reste, c’est du pipeau. » Cette revalorisation ne trouve même pas grâce aux yeux de Nathalie Depoire, présidente de la CNI, qui regrette qu’elle ne concerne que les personnels d’urgence et de soins critiques : « On est dans la continuité de ce quinquennat : beaucoup d’affichage, pas de réelles améliorations. Et pendant ce temps-là, on ne travaille pas sur les causes, car ce qui fait souffrir les soignants, c’est avant tout le manque de moyens. »

Adrien Renaud