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Infirmière de bloc opératoire depuis 17 ans dans les Hauts de France, Katia Barroy est la présidente « fraîchement » élue du nouveau syndicat de la profession, le Snibo, qui regroupe aujourd’hui 80 adhérents. Le point sur les objectifs fixés pour les trois ans à venir.
Pourquoi la profession s’est-elle décidée à se doter d’un syndicat ?
Cela fait quelques années qu’il y a un souhait latent, qui s’exprime de la part des infirmières de bloc opératoire (Ibode), de créer un syndicat pour la profession. Lors des manifestations nationales fin 2016 et début 2017, les Ibode, très largement représentées, nous ont fait part de cette demande. D’où la création du Snibo le 9 mai dernier. Un moyen de rassembler les Ibode de France car nous souhaitons valoriser notre spécialité.
Pourquoi avoir postulé à la présidence ?
Je m’investis depuis de nombreuses années pour la profession, notamment au sein du conseil d’administration de l’Union nationale des associations d'infirmiers de bloc opératoire (Unaibode), mais aussi au sein de mon établissement (CH de Seclin, NDLR), par exemple quand il s’agit de faire remonter des informations au cadre du service ou organiser des temps de réunion. Cette fois, j’ai voulu m’impliquer à une plus grande échelle, au niveau national.
Quels sont vos objectifs pour les trois ans à venir ?
En septembre, nous prévoyons de lancer une grande consultation nationale pour connaître les attentes des Ibode. Nous avons commencé à travailler sur les objectifs du syndicat lors des journées nationales d’études et de perfectionnement de l’Unaibode qui ont eu lieu du 10 au 12 mai, à Strasbourg. Nous voulons tout d’abord mettre en œuvre et faire connaître une politique de reconnaissance et de progrès social des Ibode. L’idée est d’agir sur la pénibilité et les conditions de travail, notamment lors de nos astreintes et de nos gardes où nous sommes en effectif réduit.
Le syndicat souhaite aussi défendre les intérêts matériels, financiers et moraux des Ibode dans l’exercice de leur profession, pour l’obtention d’une grille tarifaire spécifique. On prévoit par ailleurs de promouvoir et défendre le statut professionnel des Ibode, ce qui passe notamment par la formation. Elles ont jusqu’à décembre 2020 pour se former aux actes exclusifs au risque de ne plus pouvoir exercer pleinement leur métier. Cette formation de 49 heures, prise en charge par les établissements, doit également être organisée par ces derniers. Il faut les y inciter. Enfin, le Snibo souhaite défendre et protéger les conditions d’exercice des professionnelles en mettant en place une assistance juridique spécifique avec un avocat.
Propos recueillis par Laure Martin