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Les infirmières anesthésistes diplômées d’État obtiennent une revalorisation d’environ 40 points d’indice et la création d’un corps spécifique en catégorie A. Les décrets ont été publiés au Journal officiel le 11 mai.
Le nouveau statut des infirmiers anesthésistes (Iade) est paru au Journal officiel via deux décrets et un arrêté. Après de multiples mobilisations, et bien que certains syndicats se soient déclarés déçus, les discussions entamées il y a un an avaient finalement abouti en février dernier. Le décret n° 2017-984 créé donc un corps spécifique des infirmiers anesthésistes de la Fonction publique hospitalière, alors qu’ils appartenaient auparavant au corps des infirmiers en soins généraux et spécialisés, grades 3 (ISGS, infirmiers en soins généraux et spécialisés) et 4 (catégorie dite « sédentaire »). La structure de carrière, telle que créée par le décret de 2010, est conservée, avec deux grades, le premier comprenant 10 échelons, le second, 6. Les modalités de recrutement, de classement et d’avancement demeurent inchangées. L’accès au second grade sera ainsi possible pour les agents du premier garde affichant au moins dix ans de service effectif en catégorie A et ayant atteint le 4e échelon depuis au moins un an.
Un second décret fixe le classement indiciaire. L’arrêté organise, quant à lui, la revalorisation des traitements indiciaires en trois vagues pour tous les agents : au 1er juillet 2017, puis aux 1er janvier et 1er septembre 2018. À titre d’exemple, à l’issue de cette revalorisation, une infirmière anesthésiste intégrera le nouveau corps (premier échelon du premier grade) à 506 points, contre 460 actuellement. Parvenu au dernier échelon du second grade, elle atteindrait 821 points, contre 780 précédemment.
« Mais cette revalorisation correspond en fait à l’intégration d’une prime (dite des 13 heures) dans notre salaire, souligne Bruno Huet, vice-président du Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia). Cela ne va pas vraiment faire évoluer notre traitement net… » Une démarche qui pourrait, selon lui, annoncer une volonté de rapprocher les conditions de départ en retraite avec le secteur privé (au sein duquel les pensions sont calculées sur les 25 meilleures années, toutes primes incluses, contre les six derniers mois hors primes pour la fonction publique).
Les textes concernant l’attribution d’une prime spéciale mensuelle ne sont en revanche pas parus à ce jour. « Cette prime-là devrait passer de 120 à 180 €, et cela aura davantage d’impact sur notre fiche de paie », ajoute Bruno Huet. Le reclassement prendra effet au 1er juillet 2017.
Sandra Mignot