19/05/2017

La nouvelle ministre attendue au tournant

Professeur d’hématologie, PU-PH, ancienne présidente de la HAS et de l’INCa… Agnès Buzyn, la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé, n’est pas étrangère au secteur dont elle a désormais la charge. Un profil qui suscite bien des attentes : les infirmières espèrent trouver une oreille attentive pour renouer le dialogue.

À 54 ans, Agnès Buzyn a conquis les plus hauts sommets de la planète santé. Après avoir obtenu son titre de professeure d’hématologie en 2004, présidé le Conseil d’administration de l’Institut de radioprotection de de sûreté nucléaire (IRSN) de 2008 à 2013, dirigé l’Institut national du cancer (INCa) de 2011 à 2016, et chapeauté depuis lors la Haute Autorité de santé (HAS), la voilà qui pose ses valises avenue Duquesne.

Très tôt dans sa carrière, la nouvelle ministre avait cherché à s’impliquer au-delà de ses activités de soins et de recherche. Elle est notamment passée par le conseil scientifique de l’Agence de la biomédecine, ou encore par celui de l’Établissement français du sang. Mais c’est avant tout, son profil de soignante qui retient l’attention du monde infirmier. Spécialisée dans la transplantation, elle a dirigé l’unité de soins intensifs d’hématologie pour adultes à l’hôpital Necker de 1992 à 2011. Avec, cette fois, un médecin aux commandes, la profession espère pouvoir trouver un partenaire plus ouvert que lors du précédent quinquennat.

« Du fait de son cursus, elle est assez proche des besoins du patient et de ceux des professionnels de santé », note Emmanuelle Vatinel, infirmière libérale dans le Var et présidente de l’Association des infirmières libérales de Hyères (AILH). Ce qu’elle attend concrètement ? « Plus de reconnaissance du travail effectué par les Idel », notamment dans le domaine de l’éducation thérapeutique.

Même soif de dialogue du côté de Stéphane Michaud, président de l’Association française des directeurs de soins (AFDS). « Son expérience à la HAS laisse penser qu’elle sait ce que c’est que de travailler en équipe », veut-il croire. Parmi ses attentes principales, il cite « la réingénierie des métiers » et « les pratiques avancés ».

Les grandes espérances

Si l’on se situe à un niveau plus politique, les attentes suscitées par la nouvelle ministre semblent être encore plus grandes. « Dans sa carrière, Agnès Buzyn a toujours reconnu les compétences des professionnels infirmiers, alors que Marisol Touraine nous a méprisés pendant cinq longues années », a déclaré Thierry Amouroux, président du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). Même son de cloche du côté de Didier Borniche, président de l’Ordre infirmier : « Nos attentes sont les mêmes que celles que nous avions pour la mandature précédente, et qui n’ont pas reçu beaucoup d’écoute. Nous espérons que le dialogue va s’ouvrir sur les problématiques que nous rencontrons : la violence, l’évolution des carrières… »

Il semble donc bien qu’un vent d’espoir souffle chez les infirmières. Et Agnès Buzyn devrait peut-être s’en méfier, car rien n’est pire qu’un espoir déçu.

Adrien Renaud

Les dernières réactions

  • 20/05/2017 à 00:12
    influence
    alerter
    Et qu'en pense la Présidente des l'association des infirmières de mon quartier ?
  • 24/05/2017 à 13:38
    zouzou
    alerter
    Toutes les professions de santé...médecins, IDE, kiné, opticiens...ont été méprisées pendant le dernier quinquennat.
    Un bon nombre de professions hors médical aussi d'ailleurs.
    tout le monde y est passé...
    Cf aussi l'article sur les négociations sur le

À découvrir

Toutes nos formations pour les professionnels de santé.

- Gestes & soins d'urgence
- Douleurs
- Management
- Droit & éthique
- SST
- Santé mentale & handicap


Télécharger le catalogue
Feuilleter le catalogue