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Former des infirmières à la thérapie cognitivo-comportementale pour toucher le plus grand nombre de patients touchés par l’insomnie et ainsi diminuer le recours aux médicaments hypnotiques. Une étude suédoise prouve l'efficacité d'une prise en charge infirmière.
9 à 15 % de la population mondiale est touchée par l’insomnie. Un trouble du sommeil qui a un fort retentissement sur la vie quotidienne. Si les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) y apportent une vraie solution, le nombre de professionnels de santé proposant ce type de thérapies reste pourtant faible. Une étude suédoise a donc décidé de former des infirmières exerçant dans des « centres de soins primaires » à la prise en charge des patients souffrant d’insomnies, et ce, avant la mise en place des traitements basés sur l’utilisation d’outils empruntés aux TCC spécifiquement conçues pour l’insomnie (cognitive behavioral therapy for insomnia : CBT-I).
Des médecins généralistes de 7 centres de soins primaires ont ainsi assuré une première sélection des patients chez qui, une infirmière s’est assurée, par la suite, tant de la présence des critères diagnostiques propres à l’insomnie et de l’absence de critères de non-inclusion (travail de nuit, épisode de vie stressant, troubles bipolaires…). Sur les 218 patients pré-sélectionnés, 165 ont ainsi intégré l’étude en deux groupes : groupe contrôle et groupe intervention (bénéficiaire du programme).
Les patients du groupe contrôle ont reçu un traitement standard contre l’insomnie (règles d’hygiène de vie et médicaments hypnotiques) tandis que ceux du groupe intervention, en supplément du traitement standard, ont bénéficié de séances de groupe (sept sessions de deux heures) animées par les infirmières : des éléments explicatifs sur la pathologie, et des clés pour mieux la contrôler (sous la forme d’exercices pratiques à exécuter chez soi afin d’en fournir une analyse et un approfondissement la semaine suivante).
Les résultats montrent que cette prise en charge infirmière se révèle efficace car 41 % des patients du groupe intervention ont vu leur score ISI (index de sévérité de l’insomnie) diminuer de 8 points contre 3 % des patients du groupe contrôle. Une étude qui souligne la capacité des infirmières spécifiquement formées à appliquer efficacement des techniques cognitivo-comportementales au service des patients souffrant d’insomnies légères à modérées, et présente ainsi un moyen de réduire la consommation d’hypnotiques chez les adultes souffrant d’insomnies.
Laure Martin avec jim.fr
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