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Un audit a été mené en mars 2017 auprès des salariés des services de soins infirmiers à domicile en Occitanie, sous l’initiative du Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales et son antenne régionale du Sud-Ouest (Cclin-Arlin). À en croire les résultats, l’hygiène des soignants s’avère perfectible.
Les infirmiers des services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) sont loin d’appliquer à 100 % les règles d’hygiène qui leur incombent. C’est ce qui ressort de l’audit (1), initié par le Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales et son antenne régionale du Sud-Ouest (Cclin-Arlin), auprès des salariés des services de soins infirmiers à domicile en Occitanie. Les questions ont principalement porté sur la tenue de travail, les prérequis à l'hygiène des mains, le port des gants ou encore, le port de tablier ou de la surblouse.
Seuls 14 % des infirmières ont déclaré toujours se désinfecter les mains avec un produit hydro-alcoolique (PHA) ou plus simplement se laver les mains, à l’arrivée et au départ du domicile du patient. Elles sont 62 % à toujours le faire avant le contact avec un patient, 33 % entre deux activités mais 90 % le font toujours entre deux patients. Un non-recours aux PHA qu’elles expliquent par la « méconnaissance de leur efficacité ».
Par ailleurs, seules 38 % des infirmières interrogées ont déclaré toujours porter des gants pendant la toilette du patient - elles sont 100 % à le faire lorsqu’il s’agit de la toilette intime du patient. 71 % des infirmières portent des gants lorsqu'elles font des soins sur une peau lésée et 81 % lorsqu’elles sont en contact avec une main lésée. Concernant le port du tablier à usage unique ou de la surblouse, seules 19 % en portent toujours lors de la toilette. En revanche, aucun professionnel n’en porte pour le change du patient. De même, elles ne sont que 1 % à porter un masque pour la vidange des poches d’urines. Cet audit a ainsi permis de constater que l'utilisation des gants et des tabliers plastiques n’était pas toujours faite à bon escient et que les tabliers plastiques mis à disposition par la structure sont trop peu utilisés sur des tenues civiles.
Les auteurs de l’étude envisagent de mettre en place des actions correctives par les Ssiad et d'étendre dès 2018 cet audit à l'ensemble des structures de la région Occitanie afin d’élargir l’analyse.
Laure Martin
1. L'enquête s'est déroulée du 13 au 31 mars 2017. Au total, 36 Ssiad, soit 374 professionnels représentant 84 % de la population déclarée, ont répondu à l'audit. Ces Ssiad sont principalement localisés dans l'Hérault (86 %) et la Haute-Garonne (36 %). La décision d'audit a été initiée par un groupe de travail piloté par l'Antenne régionale de lutte contre les infections nosocomiales (Arlin) Languedoc-Roussillon avec des Ssiad volontaires de l'Hérault. Le groupe a ensuite été élargi aux structures de la Haute-Garonne sous la coordination de l'Arlin Midi-Pyrénées.