Une halte-garderie au service des parents patients

Le plan Cancer 3 (2014-2019) préconise, dans sa partie consacrée aux soins de support, d’« apporter des solutions de garde d’enfants pendant les rendez-vous médicaux et les traitements des parents ». L’association Les Kyklos s’inscrit dans cette mesure en proposant un centre multi-accueil, ouvert à l’hôpital Saint-Louis, dans le 10^e arrondissement de Paris, en mars 2017, pour des enfants de deux mois et demi à quatre ans. Son objectif, « améliorer la qualité de vie des parents qui se soignent en les aidant à trouver des solutions d’accueil de leurs jeunes enfants pendant les soins. »

« Nous sommes installés au sein de la crèche du personnel soignant qui accueille 110 enfants et disposons, pour les Kyklos, de 112 m² mis à notre disposition par l’AP-HP », explique Caroline Le Roux, directrice de la structure.
Le centre est agréé par la Protection maternelle et infantile (PMI) pour 20 enfants. Sur ces 20 places, 10 sont dédiées à l’accueil des enfants du quartier, selon les modalités d’inscription habituelles. Et 10 autres sont ouvertes à l’accueil en urgence, ponctuel ou régulier, des enfants dont les parents sont soignés pour un cancer et qui ont ainsi besoin d’un mode de garde pendant leurs consultations et traitements (radiothérapie, chimiothérapie…).

Une adaptation à chaque cas

Dans l’espace global de la crèche, le centre multi-accueil dispose de deux sections. L’une à l’étage pour les moyens et les grands, et l’autre, au rez-de-chaussée, pour les bébés et les moyens. « Mais certains espaces sont mutualisés avec la crèche du personnel soignant, notamment dans les jardins, la grande salle de motricité et certaines salles d’activités, indique Caroline Le Roux. La cuisine est également partagée. » Les enfants pris en charge par l’association bénéficient de l’encadrement d’une directrice psychologue, d’une éducatrice, de six auxiliaires de puériculture, d’un médecin pédiatre et d’une psychologue. « Les enfants parisiens qui sont présents régulièrement créent l'identité de la crèche, souligne la directrice. Les jeux, ainsi que les activités proposés quotidiennement par l'équipe, permettent aux petits qui sont, eux, accueillis plus ponctuellement d’être rassurés. » Pour ces derniers, l’idéal est que les parents en soins préviennent la crèche 24 heures avant. Mais en cas des urgences – par exemple, un congé qui n’est plus attribué à l’un des deux parents ou un mode de garde habituel qui ne fonctionne pas ce jour-là – l’équipe est toujours prête. « Nous nous adaptons à chaque situation, indique la directrice. Mais il faut au moins que j’ai parlé à la famille au téléphone, ou discuté par mail, avant la venue de l’enfant et que je m’assure qu’il est à jour au niveau des vaccinations requises à la vie en collectivité. »

Impact de la maladie sur les familles

Avant de mettre en place le centre multi-accueil, les membres de l’association – créée le 29 juillet 2014 – ont réalisé, pendant une quinzaine de jours en 2015, une étude auprès des professionnels de santé de l’hôpital Saint-Louis. « Tous ont adhéré à 100 % au projet, rapporte Caroline Le Roux. Les cadres infirmiers et les aides-soignantes ont été nombreux à relater qu’ils avaient des enfants sur les genoux pendant les traitements des parents. Sans parler de ceux qui décalent leurs soins car ils n’ont pas de mode de garde… L’objectif des Kyklos est de répondre au besoin concret de mode de garde de leur enfant pendant les soins. Car bien que malades, la préoccupation des parents reste le bien-être de l’enfant… parfois même avant le leur. »

Comme toutes les structures de la petite enfance, la halte-garderie est financée par la Ville de Paris et la Caisse d’allocations familiales. L’association Les Kyklos a bénéficié de l’implication de tous ses partenaires et financeurs (AP-HP et PMI) et du soutien de la mairie du 10^e arrondissement. L’accueil des enfants est facturé selon les ressources de la famille au barème habituel des crèches ou au forfait de 50 centimes de l'heure en cas d’urgence.

Laure Martin