L’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) a transmis aux syndicats sa feuille de route en vue des négociations conventionnelles avec les infirmières libérales, qui doivent commencer mi-juillet.
C’est le premier épisode d’un feuilleton qui devrait tenir en haleine les Idel pendant quelques semaines : l’Uncam a envoyé aux syndicats ses « orientations » préalables à l'ouverture des négociations conventionnelles, prévue le 12 juillet. Un document qui fait un tour assez exhaustif des dossiers chauds du moment.
Cette feuille de route insiste, en premier lieu, sur le dispositif de régulation des installations instauré en 2008 : l'Uncam souhaite renforcer la régulation du conventionnement en zone sur-dotée, et « initier une réflexion sur la régulation du conventionnement en zone intermédiaire », indique l’Agence de presse médicale (APM) qui a eu copie du document.
Les orientations de l’Uncam évoquent également une généralisation du Bilan de soins infirmiers (BSI), expérimenté à l’heure actuelle dans 12 caisses primaires en lieu et place de la Démarche de soins infirmiers (DSI). Cela pourrait passer par une évolution de la nomenclature afin de la rendre « plus descriptive », soutient l’Uncam. Même approche pour ce qui concerne ce que la feuille de route appelle des « évolutions tarifaires adaptées » visant à prendre en compte l’évolution du métier (éducation thérapeutique, prise en charge de patients âgés polymédiqués, etc.).
Les syndicats de libérales ne semblent pas en opposition totale avec cette feuille de route. « Nous sommes plutôt en accord sur nécessité de durcir la régulation démographique », indique, par exemple, Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). Ghislaine Sicre, à la tête de Convergence infirmière, insiste pour sa part sur le BSI. « Si on peut le faire évoluer vers une vraie consultation infirmière, on sera ravis », assure-t-elle.
Reste une inconnue : l’argent. Les questions financières ne sont presque pas abordées dans les orientations de l’Uncam. Pour Ghislaine Sicre, cela n'a rien d'étonnant. « C'est toujours ainsi avec les orientations de l'Uncam »,
se souvient la syndicaliste qui se dit tout de même « vigilante ». Ce silence laisse d'ailleurs Catherine Kirnidis méfiante : « On ne veut pas se faire endormir. D’un côté, on nous dit que les Idel peuvent prendre en charge beaucoup de choses, et de l’autre, on nous dit entre les lignes qu’elles coûtent cher. » L'ambiguïté ne devrait pas se prolonger trop longtemps après le 12 juillet.
Adrien Renaud
Seuls trois syndicats autour de la tableLes partenaires des négociations conventionnelles ont été désignés à la suite d’une enquête de représentativité menée par la Mission nationale de contrôle (MNC), rattachée au ministère de la Santé. Celle-ci a retenu trois syndicats : Convergence infirmière, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). L’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil) a été écartée, car son audience n’a été jugée suffisante pour qu’elle soit reconnue comme représentative. |