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Dignes représentants des 3 collèges de la profession (libéral, salarié du public, salarié du privé), 454 conseillers ordinaux, titulaires et suppléants, ont été élus pour un mandat de 6 ans dans 56 départements et interdépartements. Une fonction qui n’est pas suffisamment reconnue, estime Karim Mameri, secrétaire général de l’ONI et conseiller départemental en Seine-Maritime.
EspaceInfirmier : Le taux moyen de participation aux dernières élections départementales a été de 10,40 %. En êtes-vous satisfait ?
Karim Mameri : Le taux moyen a été de 10,40 % mais il faut noter qu’il y a de grands écarts : certains départements présentent des taux de 20 % et d’autres, de 6 %. J’aurais tendance à dire que c’est toujours trop peu, mais nous sommes dans la moyenne pour ce type d’élection. Il est important de rappeler qu’il s’agissait d’élections partielles et non totales, contrairement aux élections à venir (en octobre prochain pour les conseillers régionaux, et en novembre pour les nationaux, NDLR). Seulement la moitié des conseillers départementaux ont été élus au cours de ces élections, car le renouvellement des conseils départementaux de l’Ordre infirmier (CDOI) se fait par moitié tous les 3 ans. De fait, certains infirmiers n’ont pas eu à voter car les représentants de leur collège n’étaient pas concernés cette fois-ci, ce qui a d’ailleurs généré quelques frustrations. Ce taux peu élevé peut aussi s’expliquer par la forte mobilisation aux urnes les mois précédents. Mais lorsqu’on a des exigences et qu’on veut que les choses bougent, il faut se prendre en main, voter et se présenter.
Quels sont les critères pour être candidat ?
Pour se présenter, il faut être inscrit à l’Ordre depuis 3 ans, ne pas avoir reçu de sanction disciplinaire, être à jour dans ses cotisations et ne pas avoir plus de 71 ans. Il est possible d’être retraité, mais dans ce cas, on candidate dans le collège de son dernier emploi et il est également possible d’être inactif. De nombreux infirmiers ont été frustrés de ne pas pouvoir candidater car ils n’avaient pas les 3 ans d’inscription requis. Nous avions sollicité le précédent gouvernement pour revoir ce délai à 6 mois ou un an, mais notre demande n’a pas été validée. Nous avons espoir que pour les prochaines élections, cela pourra être modifié.
Les CDOI comptent plus de 700 conseillers départementaux titulaires et suppléants. Pourquoi en faut-il autant ?
Les conseillers départementaux s’occupent des inscriptions au tableau de l’Ordre, ils valident les dossiers, organisent des entretiens, et vérifient le niveau de français des étrangers. Ils participent aux médiations et aux conciliations pour la gestion des conflits des professionnels. Ils représentent la profession et dialoguent avec les acteurs locaux de la santé. Il nous faut de nombreux élus pour le bon fonctionnement de l’Ordre. D’autant qu’il s’agit d’infirmiers actifs dans 95 % des cas. Il faut donc être en mesure d’assurer les missions de l’Ordre pendant que ceux-ci travaillent.<>p>
Sont-ils rémunérés ?
Non, il s’agit d’une mission bénévole, mais les frais de déplacement sont pris en charge. Seuls les présidents ont des indemnités de responsabilité. Les libéraux perçoivent, eux, des indemnités de perte de ressources. Officiellement, pour assurer leur mission, les salariés doivent pouvoir être libérés par leur employeur sans perdre de rémunération. Mais dans les faits, ils prennent souvent sur leur congé et leur RTT pour assurer leur mandat. Nous n’avons pas la reconnaissance du rôle de conseiller ordinal, peut-être parce que le statut est assez récent. C’est plus facile pour les syndicats.
Laure Martin