12/07/2017

Implants contraceptifs : l’alerte est lancée !

L’association Resist, qui réunit les victimes des effets indésirables des implants contraceptifs Essure®, prépare une action de groupe contre le laboratoire Bayer Healthcare. Objectif ? Faire reconnaître la responsabilité du laboratoire dans les préjudices subis.

« Mes soucis ont commencé en 2013, deux ans après la pose de l’implant contraceptif : sinusite, inflammation intestinale, palpitations cardiaques, fatigue musculaire et articulaire, résume Marielle Klein, fondatrice de l’association Resist (Réseau d’entraide, de soutien et d’information sur la stérilisation tubaire). En 2015, je n’étais même plus capable de conduire, de marcher. Les gestes simples du quotidien étaient une souffrance. Mes règles étaient devenues hémorragiques, je perdais des choses de mon corps qui n’étaient pas du tout normales. » La jeune femme était allergique au nickel, mais les médecins qui lui avaient recommandé la pose d’implants tubaires ou qui avaient procédé au geste chirurgical, n’avaient pas mentionné la présence de ce composé dans le minuscule ressort destiné à obturer ses trompes…

Des témoignages de ce type, la lanceuse d’alerte en a réuni plus de 400 à ce jour. En février, une femme de 40 ans, mère de 3 enfants est décédée d’une embolie pulmonaire, 6 jours après le retrait des implants. Trois utilisatrices ont déjà intenté une action contre l’industriel devant le tribunal de grande instance de Bobigny, afin d’obtenir la reconnaissance du défaut d’information dont elles ont été victimes. Cinq autres engageront une procédure en septembre prochain. « Et une action de groupe visant à faire reconnaître de façon générale la responsabilité du laboratoire dans les préjudices subis sera engagée par l’association après la rentrée judiciaire », précise Charles Joseph-Oudin, l’avocat de l’association.

Des politiques différentes

Le dispositif Essure a été placé sous surveillance renforcée depuis l’été 2015 par le ministère de la Santé, suite à la multiplication des signalements d’effets secondaires. Le dispositif n’est plus commercialisé au Brésil (1) et d’autres pays ont annoncé sa prochaine interruption.« Depuis le 25 juin 2016, nous savons que Bayer Healthcare cessera la commercialisation des implants en Finlande, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et vraisemblablement au Canada », précise Marielle Klein. Pourtant, en France, le comité scientifique spécialisé temporaire réuni par l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) sur ce sujet a rendu le 1er juin dernier des conclusions favorables au maintien de son utilisation.

Pour Marielle Klein, c’est finalement une intervention chirurgicale qui a interrompu son calvaire. « Les médecins me parlaient d’un burn-out, se souvient-elle. Je savais que ce n’était pas ça. Je me suis beaucoup renseignée – notamment aux États-Unis où les patientes se sont déjà mobilisées – avant de demander qu’on me retire les implants, mais aussi l’utérus, car il existe un risque de rupture et de migration des fragments du dispositif, explique-t-elle. Depuis, je revis, même si quelques séquelles neurologiques demeurent.  »

Sandra Mignot

1. Suspendue en févier, la commercialisation des implants contraceptifs Essure est à nouveau autorisée au Brésil depuis le 12 juillet, suite à des éclaircissements au sujet de risques liés à leur utilisation, a indiqué l'Agence nationale de vigilance sanitaire.(Anvisa).

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