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Six enfants intoxiqués en trois semaines à Nice, Hervé Haas, chef de service des urgences pédiatriques du CHU-Lenval alerte parents et professionnels.
« Nous avons l’habitude de recevoir 5 à 6 enfants intoxiqués par ingestion de cannabis chaque année, mais là, nous en avons pris en charge autant en trois semaines, explique le spécialiste. Il me semble donc nécessaire d’informer les parents sur l’importance de la surveillance. » Alors que la protection à l’égard des produits ménagers et des médicaments semble en effet acquise dans les familles, le cannabis peut, lui, passer pour un produit peu dangereux.
« Or, la concentration sanguine du stupéfiant suite à une ingestion est plus élevée que celle consécutive à une inhalation, poursuit le pédiatre, et si, en outre, on la rapporte au faible poids de l’enfant, on comprend que le risque est élevé. » Dans la littérature scientifique, des séquelles neurologiques ont déjà été décrites.
Les six enfants accueillis au CHU de Nice sont tous rentrés chez eux sains et saufs après 12 à 48 heures de surveillance, le temps que la substance soit éliminée de l’organisme. Ils avaient été hospitalisés - suite à une ingestion accidentelle dans un parc, selon les parents - pour des signes de somnolence, des troubles de la conscience et de l’équilibre, voire une mydriase associée… L’un a même subi quelques heures de coma. L’équipe a effectué un signalement d’information préoccupante auprès du Conseil départemental afin que celui-ci diligente éventuellement une enquête.
« Pour les personnels qui accueillent ces situations aux urgences, il est important de savoir que ça existe. Cela permet éventuellement d’éviter un bilan lourd pour un enfant conjuguant scanner, IRM, ponction lombaire… », résume le médecin. Quant aux infirmières libérales et aux soignants qui interviennent à domicile, avertir des dangers liés aux boulettes qui traînent devrait désormais faire partie des messages de prévention qu’ils transmettent aux familles.
Sandra Mignot