07/09/2017

Levothyrox : la ministre veut rassurer

Face à la polémique suscitée par les nombreux témoignages relatifs aux effets indésirables de la nouvelle formule du Levothyrox, la ministre des Solidarités et de la Santé a tenu à rassurer les 3 millions de patients qui en prennent quotidiennement. Elle a annoncé la création d’un groupe de réflexion sur l’information vis-à-vis des produits médicamenteux.

« Dès que l’on parle de médicaments, on a l’impression qu’il se passe un scandale, mais [avec le Levothyrox], ce n’est pas un scandale. C’est une crise liée à un manque d’information et un défaut d’accompagnement », a soutenu la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, lors d’un point presse le 6 septembre, suite à sa rencontre avec les associations de patients. « 100 000 lettres ont été envoyées aux médecins et pharmaciens pour les informer du changement de composition du médicament, a-t-elle expliqué. Mais avec les renouvellements d’ordonnances, tous n’ont pas forcément pu avertir les patients. » « Il est important que nous réfléchissions collectivement à la façon d’informer les gens des changements de traitement », a poursuivi la ministre en annonçant la création d’un groupe de réflexion dont les détails seront connus prochainement. Objectif : personnaliser l’information médicale.

Ne pas minimiser

La ministre a tenu à rassurer les patients et a affirmé que les effets secondaires liés au changement de composition du médicament « sont des effets notables, mais ne mettent pas la vie des patients en danger ». Les essais réalisés par l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) sont d’ailleurs fiables, a-t-elle indiqué. D’autant que le principe actif est fabriqué en Allemagne, et l’excipient en France et en Italie, « donc avec des normes de sécurité absolue européennes ».

Agnès Buzyn ne tient pas néanmoins à minimiser les effets indésirables dénoncés par les patients : pertes de cheveux, grande fatigue, crampes musculaires. « Nous avons entendu que des personnes souffraient, nous ne le nions pas », a-t-elle ajouté en précisant qu’il ne fallait « surtout pas arrêter le traitement car c’est là que les patients seront en danger. » Dominique Martin, directeur de l’ANSM, a indiqué, pour sa part, qu’un peu plus de 5 000 déclarations de patients ont été recensées sur les portails de pharmacovigilance et qu’elles sont en cours d’examen. « Seuls une cinquantaine de cas ont été reconnus comme des hyperthyroïdies ou des hypothyroïdies, selon les résultats consolidés », a-t-il-annoncé. Un rapport de pharmacovigilance sera d’ailleurs disponible en octobre.

Élargir le marché français

Un retour à l’ancienne formule du médicament n’est d’ailleurs pas envisagé, d’autant qu’« en raison de son instabilité », celle-ci va disparaître progressivement. « Toutes les personnes qui souffrent d’insuffisance thyroïdienne savent qu’il est parfois très difficile d’équilibrer le traitement, a rappelé la ministre. Cette difficulté a plusieurs facteurs, notamment le fait que le précédent médicament n’était pas stable. La nouvelle formule l’est beaucoup plus et avec le temps, les personnes y trouveront un grand intérêt. D’ailleurs, sur les trois millions de patients qui en prennent, la grande majorité n’a pas d’effets secondaires. » Ces derniers devraient d'ailleurs s’estomper avec le temps, a-t-elle ajouté.

Elle souhaite néanmoins élargir le marché français à d’autres produits. Car actuellement, il n’existe qu’un seul traitement en France : le générique ayant été très peu utilisé, le fabricant s’est retiré du marché. « Il est donc important que nous ouvrions le marché français à d’autres produits, d’autres marques, afin que les patients aient le choix de leur traitement », a soutenu Agnès Buzyn.

Laure Martin

Les dernières réactions

  • 07/09/2017 à 11:01
    Truite
    alerter
    Depuis que je prends ce médicament ma TSH est indécelable, j'ai des tachicardies la nuit et impossible de dormir, je ne tiendrais pas longtemps comme cela, c'est peut-être ce que vous cherchez, élimer les gens

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