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D’après une enquête menée auprès de 3 000 professionnels de santé, les infirmières comptent parmi les plus réticentes à se faire vacciner contre la grippe saisonnière.
« Il faut que l’on montre l’exemple. » C’est ce qu'a déclaré la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, le 6 octobre lors des Entretiens de Bichat, à propos de la vaccination antigrippale, joignant le geste à la parole en se faisant piquer devant les photographes. Son vœu de voir l’ensemble des soignants l’imiter ne sera cependant probablement pas exaucé cette année, si l’on en croit les résultats d’une enquête présentée le même jour.
Parmi les 3 000 professionnels de santé interrogés en ligne début 2017 dans le cadre de ce travail mené par la société de conseil FSNB pour le compte de la chaîne Touspourlasante.tv, seuls 46 % ont en effet déclaré s’être fait vacciner l’année dernière. Et ils sont à peine plus nombreux à avoir l’intention de se faire vacciner cette année. Notons toutefois que ce chiffre est plus optimiste que celui du gouvernement. Car lors du lancement de la campagne annuelle de vaccination, la ministre avait estimé la couverture vaccinale chez les professionnels à 25 %.
Si d'après FSNB, les médecins font figure de premiers de la classe (75 % de vaccinés), les autres soignants traînent la patte : 59 % de vaccination chez les pharmaciens, 39 % chez les infirmiers, et 23 % chez les kinés. En dehors de leur métier, c’est surtout l’âge des professionnels de santé qui semble influencer leur décision de se faire vacciner : si 70 % des répondants âgés de 61 ans et plus sont immunisés, ce chiffre tombe à 49 % pour les 41-50 ans, et à 23 % pour les 20-30 ans.
La vaccination contre la grippe devrait-elle être obligatoire pour les professionnels de santé ? Les avis sont partagés : si 50 % des infirmières et 64 % des kinés se disent très opposés à cette idée, 75 % des pharmaciens et 67 % des médecins s’y déclarent très favorables. Agnès Buzyn semble, pour sa part, envisager une telle éventualité : lors du lancement de la campagne 2017, elle a indiqué réfléchir à des mesures « plus incitatives, voire coercitives » si les chiffres restaient aussi décevants.
Adrien Renaud