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Le séminaire européen du Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l'espace francophone, qui s’est tenu le 20 octobre à Marseille, s’est penché sur la question des pratiques avancées en France. Le décret d’application devrait, lui, être annoncé prochainement.
La pratique avancée (PA) est un « concept parapluie », note Florence Ambrosino, membre du Gic Répasi (1), lors de son état des lieux de la profession au séminaire européen du Sidiief, le 20 octobre. Si la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé officialise la pratique avancée, le décret d'application est, lui, attendu pour déterminer son statut. « Aujourd’hui, il n’y a en outre ni fiche de métier, ni grille des salaires », regrette Florence Ambrosino, l'infirmière de pratique avancée n'étant ni une cadre de santé, ni une infirmière normale. Les quatre spécialisations que propose le diplôme universitaire (délivré par l’Université Aix Marseille et Paris Saclay) concernent la coordination des pratiques complexes de soins, la pratique avancée cancérologie, la pratique avancée gérontologie et pratique avancée néphrologie, et la dialyse et transplantation rénale.(2)
« L'IPA est une ressource pour les patients et ses pairs. Elle coordonne les actions et peut faire évoluer une prescription. Elle porte la responsabilité de ses actes qu'elle réalise dans ce cadre, contrairement aux IDE couvertes par un contrat dans un protocole de coopération », précise-t-elle. « La PA pourra être utile, notamment dans les GHT ou dans des zones peu denses. Sa présence pourrait faire bouger les lignes dans les déserts médicaux », renchérit une infirmière de l’Auvergne qui a repris le master de pratique avancée en coordination.
Pour Marie-José Roulin, ancienne IDE et directrice adjointe des soins aux hôpitaux universitaires de Genève, « la pratique avancée décrit un niveau élevé de pratique et d'autonomie et de leadership ». En outre, « l'IPA développe des programmes de soins en intégrant des données probantes qui sont le résultat de ses recherches, à la différence d'une infirmière spécialisée qui sera davantage en interaction avec le patient et est experte de soins infirmiers dans son champ », précise-elle.
Où en est-on de la pratique avancée ?- Environ 200 praticiennes exercent en France : 56 % dans le public et 22 % en libéral. |
Sandrine Lana
1. Groupement d’intérêt commun du réseau sur la pratique avancée des soins infirmiers de l’Anfiide
2. Les domaines d'intervention peuvent comporter : « des activités d'orientation, d'éducation, de prévention ou de dépistage ; des actes d'évaluation et de conclusion clinique, des actes techniques et des actes de surveillance clinique et para-clinique ; des prescriptions de produits de santé non soumis à prescription médicale obligatoire, des prescriptions d'examens complémentaires et des renouvellements ou adaptations de prescriptions médicales » (source : http://bit.ly/2zIlYi4)