20/11/2017

Privé/public : Les mêmes durées d’arrêt maladie

Il y a quasiment autant de jours d’arrêt maladie dans le secteur public que privé. C’est ce qui ressort de l'enquête de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). De quoi régler le débat autour de l’impact des jours de carence sur l’absentéisme pour raisons de santé dans les établissements hospitaliers ?

Au sein des établissements de santé, le recours aux arrêts maladie est comparable entre les secteurs public et privé (à but lucratif ou non lucratif) : en moyenne, les salariés du public déclarent 10,2 jours d’arrêt maladie par an et ceux du privé, 9,6 jours. Au sein du secteur privé, le niveau d’absence serait légèrement plus élevé dans les établissements à but non lucratif (11 jours en moyenne) et plus bas dans les cliniques à but lucratif (9,1). Ces différences ne seraient néanmoins pas statistiquement significatives…

« Les différences d’indemnisation entre secteurs (NDLR, le privé, à but lucratif ou non, subissant 3 jours de carence d’indemnisation), les différences de protection de l’emploi, les motivations intrinsèques, les valeurs ou les normes spécifiques à chaque secteur n’ont pas d’effet ou des effets qui se compensent sur le recours aux arrêts maladie », notent les auteures, Catherine Pollak et Layla Ricroch. À noter que l’enquête « Conditions de travail 2013 » de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) sur laquelle elles se basent est la première à inclure des données concernant le secteur privé.

Contraintes horaires et physiques

Les chercheurs ont également tenté d’évaluer l’impact de la dégradation des conditions de travail sur les différentes professions de l’hôpital. Infirmières et sages-femmes y apparaissent parmi les plus exposées, décrivant une intensité croissante de leur activité. Ce qui explique peut-être qu’un tiers de ces professionnelles ont déclaré au moins un arrêt de travail durant l’année étudiée. Elles se disent surtout touchées par les contraintes horaires, puis par les exigences émotionnelles et les contraintes physiques de leur fonction. Cette catégorie se signale également comme la plus concernée par les conflits de valeurs. Les aides-soignantes dénoncent, elles, en premier, les contraintes horaires et physiques de leur fonction.

       

Une fois l’impact des conditions de travail intégré au modèle d’estimation des facteurs du recours aux arrêts maladie, les écarts entre professions apparaissent non significatifs. Et ce sont les contraintes physiques qui révèlent le plus d’impact sur la durée des arrêts de travail. « Viennent ensuite les exigences émotionnelles, qui traduisent les contraintes liées au contact avec des personnes en situation de détresse, la nécessité de cacher ses émotions ou de calmer des gens, les rapports sociaux tendus, voire les risques d’agression. Le salaire n’a, lui, pas d’effet sur les arrêts maladie », concluent les deux chercheuses.

Sandra Mignot

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