29/11/2017

Mois sans tabac : c’est l’heure du bilan

Le mois de novembre touche à sa fin et, avec lui, l’opération Mois sans tabac. Pendant trente jours, nos soignants ont accepté de relever le défi : arrêter de fumer. Malgré quelques petits craquages, elles ont (presque) toutes joué le jeu et sont fières de leurs parcours. Vont-elles poursuivre dans cette voie ?

SUIVEZ LE DÉFI AU FIL DES SEMAINES:

- Le défi est lancé
- À J+7, elles tiennent bon
- À J+14, la cigarette divise
- À J+21, elles respirent mieux...


Nathalie Noel-Chatain

Infirmière libérale à Quiberon, Morbihan

#cavatoujours


Je n’ai pas craqué…
Ma semaine ?
Plutôt bien. J’ai même fait une soirée avec des amis sans craquer. Peut-être qu’à certains moments, je suis un peu plus énervée, mais avec ma cigarette électronique, ça va…
Quel bilan après ce mois sans tabac ? Finalement, cela n’a pas été si difficile... et ça m’étonne ! J’ai même tendance à ne plus penser du tout à la cigarette et j’en suis très contente. Avant, j’y pensais régulièrement, par exemple en passant devant un tabac. J’espère que ça continuera ainsi mais, pour le moment, c’est plutôt bien parti. J’ai la motivation et l’énergie, donc c’est utile ! Je me suis mise au yoga, je fais attention à ce que je mange. J’apprécie. J’ai une autre manière de voir les choses, je profite.
Combien de cigarettes sur ces trente jours ? Aucune ! Et pourtant, mon mari et ma fille sont fumeurs, j’ai donc souvent des paquets de cigarettes sous le nez. Ils sont étonnés et peut-être en train de se dire qu’ils devraient le faire aussi…
Comment vous avez vécu l'expérience ? Je crois que votre coup de fil m’a stimulée car je ne voulais pas craquer. Avoir quelqu’un qui m’appelle pour savoir où j’en suis, c’est motivant. Et puis, savoir qu’il y a d’autres soignants dans la même démarche que moi, cela motive.
Y a-t-il des changements que vous observez aujourd'hui ? Le manque est encore un peu là mais de moins en moins. Aujourd’hui, l’odeur ne m’attire plus. Je ne tousse plus du tout et mon souffle est beaucoup mieux. Idem pour le goût et les odeurs.
Et demain ? Je continue ! Je n’ai pas fait un tel mois pour rien. Je voudrais arrêter la cigarette électronique. Mais, au moment des gros manques, c’est bien de l’avoir. Je n’affirmerai jamais que je suis sûre d’en avoir fini. Quand on est fumeur, je pense qu’il faut faire attention et toujours rester vigilant. En ce moment, je n’ai pas peur de craquer mais on ne sait jamais ce qui peut se passer.
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Camille Roussel

Jeune diplômée, IDE en clinique, en chirurgie viscérale, à Évreux

#fierecarjairesiste


Je n’ai pas craqué…
Ma semaine ?
J’ai réussi à jeter mes derniers paquets. Heureusement d'ailleurs car au travail, j’ai eu une nuit particulièrement difficile. J’ai dû me faire aider car il y avait beaucoup de travail dans le service. Et puis, on m’a changée d’équipe, ce n’était pas facile. Si je n’avais pas jeté mes paquets, je pense que j’aurais fumé. Mais, finalement, j’ai pleuré un bon coup et j’ai dormi.
Quel bilan après ce mois sans tabac ? Que du positif ! Je me dis que si j’ai pu arrêter un mois, alors je peux aller plus loin. Et puis, au lieu d’acheter des cigarettes, je vais au restaurant ou je m’achète autre chose.
Combien de cigarettes sur ces trente jours ? Aucune ! J’ai tenu le coup.
Comment vous avez vécu l'expérience ? Bien. J’ai eu du soutien de temps en temps. Et puis, vos appels m’ont aidée car j’avais un suivi. Je suis fière de ne pas avoir craqué. Les tout premiers jours ont été difficiles. Des amis fumeurs m’ont ri au nez quand je leur ai dit que je faisais le Mois sans tabac… Et puis, après un bon repas ou un café, ce n’était pas évident. Je me suis fixé un « stop » du jour au lendemain et j’ai cru que ça allait être plus dur, d’autant plus avec le stress du nouvel emploi… mais ça a été mieux que je ne le pensais.
Y a-t-il des changements que vous observez aujourd'hui ? Déjà, sur les dernières cigarettes que je fumais, je n’avais plus l’envie. J’avais mal à la gorge, j’avais des glaires. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Idem pour les maux de tête. Et parfois, la cigarette me faisait trembler. Pour la sensation de manque, cela dépend des jours mais je pense que c’est davantage lié au stress.
Et demain ? J’ai encore un peu peur de craquer mais moins qu’avant. En un mois, je ne peux pas dire que je suis sûre d’en avoir fini. Mais je vais vraiment essayer de continuer. Je prends des chewing-gums, c’est un bon relais !
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Mariam

Aide-soignante à l’Intercommunalité de Créteil, Val-de-Marne

#cava


Je n’ai pas craqué…
Ma semaine ?
Ça a été. J’ai repris le travail hier, après deux semaines de vacances. Et tout va bien.
Quel bilan après ce mois sans tabac ? Je suis contente de ce mois. Cela n’a pas été très compliqué. Il fallait que je le fasse, car il y a des antécédents de cancer dans ma famille.
Combien de cigarettes sur ces trente jours ? Sept à huit mais cela m’a dégoutée et j’ai eu des vertiges.
Comment vous avez vécu l'expérience ? Très bien. Je suis fière de moi. Les moments les plus difficiles ont été après les repas, ou lorsque je prenais un verre en soirée. Je savais que je pouvais y arriver mais il me manquait le déclic. C’est ma collègue qui m’a motivée. Et d’ailleurs, j’ai progressé parce que mes collègues m’ont mis la pression.
Y a-t-il des changements que vous observez aujourd'hui ? Je me sens moins essoufflée. Je peux désormais courir sans problème.
Et demain ? Je poursuis ! Mais je vais m’autoriser à fumer en soirée même si, à terme, je vais finir par en être complètement dégoûtée.
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Nathalie Perrault

Infirmière de nuit aux urgences d’un hôpital parisien

#tropbien


Je n’ai pas craqué… Je suis encouragée par mes amis, ma famille et mes collègues. D’ailleurs, mes collègues fument moins, certains sont passés à la vapoteuse. J’ai peut-être lancé quelque chose… Il faut motiver les troupes !
Ma semaine ? Rien de particulier. Pour moi, ce n’est pas si dur. Si j’avais su que c’était aussi simple, j’aurais arrêté avant. Je pense que c’est vraiment psychologique. Si on n’est pas prêt, cela ne marchera pas. Pourtant, j’ai fait des apéros, j’ai bu de l’alcool, et parfois j’ai ressenti l’envie mais je tiens bon. Cela fait vingt-neuf jours, je les compte. Et puis, je fais des économies.
Quel bilan après ce mois sans tabac ? L’année dernière, j’avais essayé mais c’était trop compliqué. Cette année, c’était un challenge, d’autant plus avec votre démarche. Le fait que vous m’appeliez toutes les semaines, c’était une motivation supplémentaire. Cela faisait douze ans que je fumais, et aujourd’hui, je ne veux pas craquer, même pour une demi-cigarette. C’est trop tôt encore. En douze ans, j’ai dépensé entre 10 000 et 15 000 euros dans le tabac. J’aurais pu investir cet argent, faire des voyages... Alors non, je ne vais pas craquer.
Combien de cigarettes sur ces trente jours ? Zéro !
Comment vous avez vécu l'expérience ? Je l’ai très bien vécue. J’ai même demandé à mes collègues si j’étais plus stressée mais on m’a répondu que non. La cigarette après manger le soir m’a le plus manquée mais je n’avais pas forcément l’envie de fumer. Et parfois, la cigarette de pause ou de fin de service. Mais l’envie n’était pas omniprésente non plus. J’ai vraiment l’impression d’avoir progressé parce que par rapport au repas, j’ai désormais des horaires réguliers, et j’ai arrêté la cigarette coupe-faim. Et j’ai repris le sport aussi. Au collège, j’étais une grande sportive, je faisais de la natation en compétition et j’avais toujours de bonnes notes en sport. Sauf en Terminale, où mes notes en sport ont chuté… et cela coïncide avec le début de ma consommation de tabac. Je sentais bien que je n’avais plus de souffle. Donc là, je m’y remets. Je vais reprendre, ne serait-ce que pour me tenir en forme car j’ai aussi un peu peur de prendre du poids car j’ai un bon coup de fourchette. Je ne ressens plus la pression sur la cage thoracique que j’avais auparavant lorsque je rentrais de mon service de nuit après avoir fumé sept à huit cigarettes. J’essaie de reprendre des bonnes habitudes alimentaires aussi, comme ne pas grignoter et manger à heure fixe, ce qui n’est pas toujours évident en travaillant de nuit.
Et demain ? Je continue de ne plus fumer bien sûr ! Même si on n’est jamais sûr de rien dans la vie. Peut-être qu’un événement difficile me fera craquer à nouveau mais là, je n’en ai pas envie. Je suis prête et motivée. Après, il m’arrive d’y penser, les habitudes font que j’y pense. Mais je ne suis pas crispée. Le Mois sans tabac, c’est une très bonne initiative, c’est une aide. Tout comme je trouve ça bien que le prix du tabac augmente, cela peut motiver les gens à arrêter, les gens que je soigne…
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Honorine Villez

Aide-soignante au SSIAD de la Croix-Rouge de Tourcoing, et future étudiante infirmière

#tranquille


J’ai pas craqué cette semaine…
Quel bilan après ce mois sans tabac ?
Je me rends compte que l'arrêt du tabac n'est pas chose facile et que le meilleur moyen d'y arriver est d'être vraiment motivée, sinon ça ne fonctionne pas. Pour ma part, ce mois m'a permis de beaucoup diminuer : de 10 cigarettes/jour je suis passer de 1 à 2 max. Ce qui est plutôt cool ! La dépendance a quand même vachement diminué, et ça c'est top. Après, au niveau des ressentis physiques, je n'en vois pas tant, sauf justement une dépendance moins exacerbée. Cela dit, même si mon arrêt n'est pas total, je suis quand même plutôt fière de moi.
Combien de cigarettes sur ces trente jours ? Une dizaine.
Et demain ? Je vais persévérer et venir à bout de ma consommation. Je suis encore motivée et je sais que même si les deux cigarettes qu'il me reste sont les plus difficiles à arrêter, je me sens prête à les arrêter petit à petit et à les retarder au maximum. Au niveau de la famille, je n'ai pas vraiment été aidée. Ils étaient persuadés que je n'arriverais pas à arrêter complétement et ils ont eu raison… mais ma diminution me laisse tout de même très fière de moi. C'est un défi personnel que j'ai atteint et c'est plutôt chouette !
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Belinda Benheman

Étudiante infirmière en 3e année, Ifsi Picpus, Paris

#mitigée


J’ai craqué…
Ma semaine ? J’ai craqué cette semaine à l'anniversaire d'une amie. À la première clope, j'étais particulièrement dégoûtée du goût et de l'odeur donc j'étais assez contente. Mais je me suis vite rehabituée au goût… Le lendemain, je n'ai pas refumé. Je me suis acheté une cigarette électronique car j'ai quand même beaucoup craqué à mon goût ce mois-ci.
Combien de cigarettes sur ces trente jours ? Une vingtaine.
Comment vous avez vécu l'expérience ? Globalement, je suis déçue de moi car j'ai trop craqué mais je reste super motivée. Je reprends les cours dans trois semaines et je sais que ça va être compliqué de retrouver les copains qui fument alors je me suis dit que la cigarette électronique était une bonne alternative. Sur le plan physique, je suis contente car j'ai beaucoup plus de souffle. Par contre, j'ai faim ! Tout le temps ! Donc j'ai pris deux kilos... Ça c'est moche.
Et demain ? Je ne compte pas reprendre mais c'est dur de résister, alors j'espère que je vais tenir bon.
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Tiffany Rohée

Étudiante infirmière en 2e année, Ifsi d’Angers

#fiere


J’ai craqué…
Ma semaine ? Je suis toujours à une cigarette par jour mais c’est un gros effort déjà pour moi !
Combien de cigarettes sur ces trente jours ? Je n'ai pas compté.
Quel bilan après ce mois sans tabac ? J’ai fait pas mal d’économies, et je suis moins essoufflée. J’ai du mal à finir une cigarette entière dans la journée et ça m’écœure vite !
Comment vous avez vécu l'expérience ? Difficilement au début puis c’est devenu un combat et j’ai fini par gagner la bataille petit à petit !
Et demain ? J’espère tenir bon !
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Texte : Laure Martin et Karen Ramsay

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