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Depuis le 1er janvier, onze vaccins sont obligatoires pour les nouveau-nés. Une réforme dont les effets se feront sentir progressivement... tant pour les parents que pour les professionnels de santé.
Mesure emblématique de l’action d’Agnès Buzyn depuis son arrivée avenue Duquesne, la vaccination obligatoire est entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Lors d’une conférence de presse qui s'est tenue le 5 janvier, la ministre des Solidarités et de la Santé a souhaité détailler les contours de sa réforme-phare, préciser le calendrier, mais aussi déminer – une énième fois – les polémiques.
C’est un article du dernier Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui a permis de rendre obligatoires les vaccins contre la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l'haemophilus influenzae B, l'hépatite B, le pneumocoque et le méningocoque C, en plus de ceux qui l’étaient déjà – la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. L’obligation nouvelle, elle, ne s’applique qu’aux enfants nés depuis le 1er janvier.
Mais comme les nouveau-nés ne reçoivent leur premier vaccin qu’à deux mois, ce n’est que le 1er mars que l’obligation entrera véritablement en vigueur. Ce sont ensuite « dix injections, pas plus », qui seront nécessaires jusqu’aux 18 mois de l’enfant pour satisfaire aux exigences de la nouvelle loi, a indiqué Agnès Buzyn, citée par l’agence APMnews. Un chiffre qui comprend les rappels. « Six rendez-vous suffisent » pour être immunisé contre les 11 maladies, a martelé la ministre, qui a promis que le nouveau calendrier vaccinal serait publié prochainement. « À compter du 1er juin 2018, les parents devront justifier que l'obligation vaccinale a été respectée », a-t-elle ajouté. Aucune sanction pénale ou amende n’est prévue pour les contrevenants, mais il faudra sortir le carnet de santé de son enfant pour pouvoir l’inscrire en crèche, par exemple.
Si le ministère de la Santé affirme que 70 % des enfants sont déjà immunisés contre les 11 maladies concernées, les autorités ont décidé de tout miser sur la communication pour les 30 % restants. Et comme c’est Internet qui propage les rumeurs, Agnès Buzyn a choisi de combattre les anti-vaccinaux avec leurs propres armes. Un partenariat a même été noué avec des youtubeurs santé - dont l’ancien infirmier Julien Ménielle et sa chaîne Dans Ton Corps – afin qu’ils produisent des vidéos expliquant l’intérêt des vaccins au grand public. Mais la ministre le reconnaît elle-même : « Contre la théorie du complot, il n'existe aucun vaccin ».
Adrien Renaud