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Dans l’Essonne, les personnels des blocs opératoires des hôpitaux de Longjumeau et d’Orsay (91) sont en grève contre le passage des 24 heures en 12 heures, et les mesures de diminution de personnels annoncées dans leur service.
Depuis le 8 janvier, 80 % des infirmières anesthésistes et infirmières de bloc des hôpitaux de Longjumeau et Orsay (91) sont en grève. Elles s’opposent au changement d’amplitude horaire que la direction souhaite imposer (de 24 heures à 12 heures), à des suppressions de poste et à la suppression de leur chambre de garde. « Ces chambres, que la direction souhaite transformer en bureau, sont nécessaires au repos, même si nous travaillions en 12 heures, observe Elisabeth Descottes, Iade à l’hôpital de Longjumeau. Nous avons une activité très intense, et quand nous pouvons trouver un moment pour récupérer, nous le prenons. »
Les deux établissements font partie du groupe hospitalier nord-essonne (GHNE) qui intègre également le centre hospitalier des Deux Vallées (Juvisy-sur-Orge), et ont fusionné sur le plan juridique au 1er janvier. Or, l’ensemble de l’établissement est concerné par un plan de retour à l’équilibre financier. Dans ce cadre, les blocs pourraient perdre leur aide-soignante de nuit et voir diminuer l’effectif des aides-soignantes de jour. « On réfléchit même à nous faire travailler en astreinte, s’inquiète Elisabeth Descottes. Au lieu des quatre personnels (deux Ibode et deux Iade) présents au bloc, nous aurions un Ibode et un Iade, plus une deuxième équipe en astreinte en cas d’augmentation d’activité. »
Mais surtout, les soignants s’insurgent contre la volonté de la direction de faire passer les équipes en douze heures sans la concertation nécessaire. « Un tel projet doit être validé par le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Or, il n’y a pas encore été présenté, précise Elisabeth Descottes. Dans l’absolu, nous ne sommes pas contre, nous avions même travaillé sur des plannings possibles. Mais cela implique, par exemple, une augmentation, des frais de garde d’enfants pour les familles, car il faudrait venir plus souvent sur l’hôpital, et davantage de trajets à effectuer pour ceux qui vivent loin. »
Les grévistes, soutenus par les syndicats SUD et CGT, demandent donc une compensation financière en échange de ce changement des horaires de travail. Pour l’heure, la direction aurait accepté le maintien d’une chambre de garde, ainsi que le passage du projet au CHSCT. « Aucun calendrier ne nous a cependant été communiqué », note Elisabeth Descottes. Le passage aux douze heures a, lui, été reporté au 1er mars dans les deux établissements. Un soignant supplémentaire en salle de réveil dans chacun des établissements aurait également été promis. « La direction nous écoute, mais nous n’avons encore aucun retour écrit », regrette l’Iade.
Bientôt un regroupement ?Le comité de défense des hôpitaux du Nord-Essonne lutte depuis plus d’un an contre le regroupement des hôpitaux de Juvisy-sur-Orge, Longjumeau et Orsay dans un nouvel établissement qui sera installé sur le plateau de Saclay. Trois centres de consultations et de soins urgents seraient maintenus dans les villes concernées. Le projet, prévu pour ouvrir en 2023, comporterait 450 lits contre 917 actuellement dans les trois sites. D’après APMNews, des équipes conjointes auraient déjà commencé à être constituées avec la création d’un service unique d’imagerie. Les deux unités de réanimation de Longjumeau et Orsay devraient également être transformées en unité de surveillance continue à la fin 2018. Depuis plus d’un an, une pétition est en ligne contre ce regroupement/déménagement et a recueilli quelques 17 500 signatures. |
Sandra Mignot