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À l’occasion du 7e sommet européen de biosécurité co-organisé avec l’European Biosafety Network, ce jeudi 18 janvier à Paris, l’Ordre national des infirmiers (ONI) a présenté les premiers résultats d’une enquête inédite sur les blessures par objets tranchants.
C’est la première fois que l’Ordre infirmier utilise la base de données de ses inscrits – qui comporte désormais 250 000 infirmiers – pour réaliser une enquête. « Il s’agit d’un ballon d’essai, ce n’est pas une étude scientifique, a expliqué Yann de Kerguenec, directeur du Conseil national de l’Ordre. Mais nous avons été surpris du grand nombre de réponses. Elles ont permis de produire des données intéressantes. » En effet, le questionnaire, composé de 25 questions et envoyé par mail aux inscrits à l’Ordre infirmier fin novembre, a reçu 12 000 réponses, dont, la plupart, sous quinze jours. De plus, le panel de répondants s’est révélé représentatif de la profession en âge et en genre. Parmi les répondants, des infirmières exerçant en Ehpad et centre de santé, mais aussi, pour le tiers des réponses, des infirmières libérales.
62 % des 12 000 répondants (7 440) ont été victimes d’un accident d’exposition au sang (AES) au cours de leur carrière, et dans la majorité des cas, le soignant avait moins de 5 ans d’expérience dans son mode d’exercice. Dans 80 % des cas, l’accident a été causé par une aiguille, le reste étant des coupures ou des souillures. À noter que dans 44 % de ces situations, l’infirmière ne portait pas de gants. Deux tiers des IDE ont déclaré l’accident par la suite.
Cet accident aurait-il pu être évité ? Comment ? « Les principales réponses à ces questions ont porté sur la nécessité de disposer de matériel adéquat, de respecter les procédures et de porter un équipement de protection, a commenté Yann de Kerguenec. Les questions de fatigue, stress ou charge de travail ont été moins mises en avant ». Sur l’ensemble des répondants, 87 % estiment être « informés des précautions à prendre » pour éviter les AES et 75 %, « assez formés à l’usage des matériels de sécurité ».
Les précautions standardLa Société française de l’hygiène hospitalière (SF2H) a actualisé en juin dernier ses précautions standard. « Il y a eu beaucoup de progrès en France sur l’usage du matériel de sécurité et sur les collecteurs pour les objets coupants et tranchants, note le Dr Pierre Praneix, son président. Mais les comportements sont aussi un point majeur. » Une étude européenne sur les motivations des soignants par rapport aux précautions a montré que ces dernières sont plus compliquées à mettre en place dans l’urgence et dans les soins aux enfants. |
Véronique Hunsinger
- « Les soignants face à l’AES », Cahier Formation de L'Infirmière magazine
- « Quelle conduite tenir en cas d’AES ? », L'Infirmière libérale magazine.
- « Les conduites à ternir face à un accident d'exposition au sang », L'Infirmière magazine.
- « Que cessent les AES ! », L'Infirmière magazine.