D. R.
Les personnels paramédicaux des urgences de l’hôpital Édouard Herriot, à Lyon, sont en grève illimitée depuis le 2 février pour réclamer davantage de moyens humains et matériels. À l’issue d’une assemblée générale le 13 février, ils ont décidé de reconduire leur mouvement, jugeant les propositions de la direction insuffisantes.
Le manque de brancardiers se répercute sur toute la chaîne du soin, dénoncent les personnels paramédicaux des urgences de l’hôpital Édouard Herriot, à Lyon. Car en leur absence, ce sont les aides-soignants qui doivent les remplacer, laissant ainsi les infirmières seules avec les patients. « Au pavillon N (urgences médicales et psychiatriques), nous n’avons des brancardiers que la journée en semaine, et au pavillon A (urgences traumatiques), ils en ont du lundi au dimanche, mais pas la nuit, explique Sarah, infirmière au pavillon N. Par conséquent, la nuit, un aide-soignant peut être absent pendant 6 heures sur les 12 heures de garde, pour faire un travail de brancardage ! Sans aide-soignant, tout ce qui est de l’ordre du nursing n’est pas fait. On laisse les patients pendant des heures sur les brancards. On ne les change pas à temps. On laisse parfois des personnes âgées pendant deux heures dans leurs protections souillées ! ». Les personnels réclament ainsi cinq postes de brancardiers. La direction de l’hôpital propose, elle, la création de 3,8 équivalents temps plein, soit deux postes, l’un le week-end en journée et l’autre la nuit, commun aux deux pavillons A et N. Une proposition jugée insuffisante par les grévistes.
Autre point de friction : l’absence d’aide-soignant à l’accueil des urgences après 19 heures. C’est un étudiant infirmier qui prend donc le relais jusqu’à minuit, puis c’est une infirmière qui doit se charger de l’accueil et du pré-tri des patients. « Nous demandons la présence d’aides-soignants 24 h/24 à l’accueil des urgences afin de mieux prendre en charge les patients », déclare Sarah. La direction propose, pour l’instant, d’augmenter d’une à deux heures la présence de l’étudiant infirmier, ce qui ne satisfait pas les grévistes.
Enfin, les personnels dénoncent le manque criant de linge pour les patients. « Nous n’avons pas de couvertures en plein hiver. Un jour, j’ai dû confectionner un drap de fortune avec trois tenues de patients sur le brancard », raconte Sarah. Sur ce point, la direction indique avoir fait remonter les dysfonctionnements à la blanchisserie, mais assure ne pas avoir la main dessus. Bien décidés à faire entendre leurs revendications, les personnels paramédicaux ont décidé de continuer la grève. Leur prochaine action aura lieu le 20 février, avec un rassemblement devant la direction des HCL.
Les grandes dates22 janvier 2018 : début de la grève aux urgences de Lyon Sud. |
Anne-Gaëlle Moulun