© Pierre Mongaux
Nous avons rencontré la ministre des Solidarités et de la Santé, mardi 27 février, à son bureau, avenue Duquesne. L’occasion d’aborder quelques questions d’actualité, notamment la mise en place du service sanitaire pour les étudiants en santé et l’amélioration du dispositif de congé maternité.
Vous avez annoncé, le 26 février, que dès la rentrée 2018, un service sanitaire serait obligatoire pour les étudiants en santé, dont les étudiants en soins infirmiers, avec, notamment, des premières expérimentations en mars à Angers, Clermont-Ferrand, Caen, Marseille et Dunkerque. Les étudiants seront-ils rémunérés ?
Le rapport qui nous a été remis par le Pr Loïc Vaillant ne prévoit pas de rémunérer en tant que tel le service sanitaire car celui-ci fera entièrement partie du cursus de l’étudiant. En revanche, si le service sanitaire se positionne dans le cursus au moment des stages rémunérés, il sera rémunéré comme n’importe quel stage. Dans le cas contraire, non. En revanche, les étudiants seront, bien entendu, entièrement défrayés pendant leur service sanitaire. Il n’est pas question qu’ils aient à payer quoi que ce soit pour se rendre dans les collèges, les lycées ou les universités où ils exerceront leur service sanitaire.
Ce sont 7 millions d’euros qui ont été budgétés pour accompagner les jeunes dans ces missions. À Angers, nous avons pu observer des expérimentations vraiment enthousiasmantes. Nous avons notamment rencontré une équipe, composée d’étudiants en pharmacie, soins infirmiers, médecine et sage-femme, qui a élaboré un projet d’éducation à la santé pour un collège où ils étaient intervenus quatre fois. Les messages de prévention sont bien passés ! Ce qui est important, c’est que le service sanitaire va enfin permettre que la prévention fasse complètement partie intégrante de la formation des soignants.
Depuis octobre 2017, les médecins libérales en congé maternité bénéficient d’une allocation forfaitaire en plus de leurs indemnités journalières. Pourquoi avoir exclu les paramédicaux de cette amélioration ?
Il s’agit d’une mesure incitative d’urgence pour répondre à la question des déserts médicaux. En effet, on s’est rendu compte que les médecins libérales s’installent désormais de plus en plus tard, entre 35 et 40 ans, et préfèrent le salariat à l’exercice libéral. Le but est de rendre la filière libérale plus attractive pour les femmes médecins. C’est vraiment une problématique très spécifique aux médecins. La situation de la démographie des infirmières libérales est différente. Pour autant, je comprends leurs interrogations. Mais je rappelle que les auxiliaires médicaux conventionnées bénéficient d’un régime indemnitaire pour leur congé maternité. Pour aller plus loin, nous devons attendre le rapport parlementaire sur le congé maternité des indépendantes [confié à la députée LREM de l’Essonne, Marie-Pierre Rixain, par les ministres de la Santé, du Travail et l’Égalité entre les femmes et les hommes, NDLR].
Propos recueillis par Véronique Hunsinger et Karen Ramsay
Retrouvez l'essentiel de la rencontre avec la ministre des Solidarités et de la Santé dans les prochaines éditions de vos revues !