12/03/2018

Système de santé : Marisol Touraine fait la moue

Le temps d’une soirée au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), à Paris, le 8 mars, Marisol Touraine, ancienne ministre des Affaires sociales et de la Santé, a partagé son « analyse » du système de santé. Au centre de ses propos : le financement et la prévention.

Aucune grande révolution dans l’analyse du système de santé par Marisol Touraine, qui a néanmoins affiché son désaccord avec les conséquences d’un reste à charge zéro dans le domaine de l’optique, du dentaire et des prothèses auditives. « Aujourd’hui, une question doit être clairement explicitée, estime-t-elle. Considérons-nous que le modèle de la Sécurité sociale, tel que pensé il y a plus de 70 ans, est toujours valable ? » Pour elle, un nouveau modèle doit s’imposer mais la place des organismes complémentaires doit aussi être clairement posée. Actuellement, explique-t-elle, « la force du système français est de préserver un remboursement nettement majoritaire par l’Assurance maladie, ce qui donne de la légitimité aux pouvoirs publics pour fixer les règles ». Accorder plus de place aux organismes complémentaires serait, d’après l’ancienne ministre des Affaires sociales et de la Santé, prendre le risque que ces derniers cherchent à s’imposer dans la fixation des règles du système de santé.

Attention à la prévention

Autre thématique abordée : la prévention en matière de santé. « La France a la chance de proposer, au sein des hôpitaux publics, des soins de pointe à l’ensemble de la population française, peu importe les revenus. Néanmoins, les inégalités continuent d’exister en fonction des catégories sociales. » Pour Marisol Touraine, la réponse à l’existence de déterminants sociaux de santé ne se trouve pas dans l’amélioration de l’offre de soins ou l’organisation du système de santé mais dans le développement de la prévention. Il faut néanmoins être vigilant dans la conception de ces politiques afin de ne pas accroître les inégalités. Car bien souvent, « les personnes les moins éduquées » ne se sentent pas concernées par les politiques de prévention, qui doivent être, par conséquent, davantage ciblées.

Laure Martin

DMP : la force des infirmières

Interrogée sur le Dossier médical personnel (DMP), l’ancienne ministre estime qu’une erreur a été commise en prévoyant son déploiement par le ministère de la Santé sans se soucier de l’appropriation de l’outil par les médecins. « Cela a entraîné une crispation de leur part », a-t-elle souligné. D’où sa décision de transférer cette compétence en 2016 à l’Assurance maladie. Aujourd’hui, elle considère « que le DMP ne s’imposera pas grâce aux médecins mais grâce aux infirmières, aux aides-soignantes et aux sages-femmes, la seule limite étant le refus du patient ». Pour l’ancienne ministre, les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) sont un plus pour la mise en place du DMP justement parce qu’elles ne sont pas uniquement organisées autour des médecins mais avec d’autres professionnels, davantage engagés.

Les dernières réactions

  • 12/03/2018 à 14:47
    blaise
    alerter
    Presque qu'un an sans profiter de son analyse, c'était intenable.
  • 12/03/2018 à 15:20
    Solange
    alerter
    Oh merde, on la croyait disparue à tout jamais !

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