© Karen Ramsay
Les personnels des Ehpad et des services à domicile se préparent à une nouvelle grève nationale le 15 mars, à l’appel d’une intersyndicale, soutenue par l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA).
31,8 % de grévistes ont participé à la première journée de mobilisation nationale, le 30 janvier dernier, estime la Direction générale de la cohésion sociale. À l'origine du mouvement, l’intersyndicale (1) se prépare à une deuxième journée d’action le 15 mars, incitant, dans un communiqué, « au durcissement de la mobilisation ». Le SNPI CFE-CGC, syndicat national des professionnels infirmiers, appelle, cette fois, toute la profession dans les secteurs « sanitaire, médico-social, à domicile » à rallier ce mouvement.
Le rendez-vous est donné devant le ministère de la Santé à 13 heures, le 15 mars. En régions, des rassemblements sont prévus devant les agences régionales de santé, les préfectures, les conseils départementaux et les établissements. Certains convergeront également avec les cortèges de retraités qui manifestent également demain contre la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG).
Mécontents de l’absence de dialogue de la part du gouvernement, les syndicats campent sur leurs positions. Les revendications, elles, portent sur l’abrogation de la réforme de la tarification ; l’amélioration de la rémunération et des perspectives professionnelles ; l’abandon des baisses de dotations aux Ehpad induites par la convergence tarifaire, donc le maintien des effectifs ; et même, leur augmentation via l’application du ratio d’un agent – contre 0,6 aujourd’hui – par résident, « ce qui impliquerait de créer 200 000 postes », précise Luc Delrue, secrétaire fédéral de FO santé.
Autre motif de colère, le rapport Bonne sur la situation dans les Ehpad, remis le 7 mars dernier. « Préconiser le travail en 12 heures pour les aides-soignantes, c’est une catastrophe, dénonce Malika Belarbi, de la CGT santé et action sociale. Ce rythme augmente les accidents du travail et ne laisse aucune organisation possible de la vie privée et familiale. »
Si Agnès Buzyn a annoncé, lors des Assises nationales des Ehpad le 13 mars, qu’elle recevrait une délégation de l’intersyndicale, seule l’AD-PA aurait, pour l’heure, été conviée officiellement à une table ronde le 23 mars. Une nouvelle réunion syndicale est d’ores et déjà programmée le 19 mars « pour décider de la poursuite du mouvement », annonce Malika Belarbi.
Émilie Lay
1. CFDT, CFE-CGC ,CFTC, CGT, FA-FP, FO, FSU, SUD, UFAS, UNSA, soutenus par l’AD-PA