Le 22 mars, les soignants ont manifesté en nombre à Angers.
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Appel à la grève : stop au plan d’économies au CHU d’Angers !
L’intersyndicale CGT-Sud-FO du CHU d’Angers appelle à une grève générale, les 29 et 30 mars. En cause : le plan d’économies et les suppressions de postes annoncés par la direction pour combler le déficit de 10.8 millions d’euros.
« Stop aux suppressions de postes. » Telle est la principale revendication de l’intersyndicale du CHU d’Angers, déjà mobilisée le 22 mars lors de la manifestation nationale, et qui a lancé un appel à la grève (votée à l’unanimité) le 29 mars, jour du comité technique d’établissement (CTE), et le 30 mars, jour du conseil de surveillance.
« Le CHU accuse un déficit d’environ 11 millions d’euros, rapporte Chantal Danielo, aide-soignante et membre du bureau de la CGT du CHU d’Angers. Et la direction a exprimé la nécessité de faire six millions d’économies d’ici la fin 2018. » L’intersyndicale regrette ainsi le choix de faire porter cette réduction du déficit sur le personnel. « D’ici le mois de mai, un poste d’infirmier et un poste d’aide-soignante au sein des services de médecine et de chirurgie, soit 17 services, vont être supprimés », assure Chantal Danielo. Sans compter, d’après l’intersyndicale, la suppression de postes de nuit et des départs en retraite non remplacés. « Tout compris, entre 100 et 150 postes sont concernés », ajoute-t-elle, précisant que ces informations viennent du CTE et des cadres supérieurs de santé dans les services.
L’intersyndicale revendique également la titularisation des contractuels « de plus en plus nombreux, et dont les contrats ne sont pas renouvelés alors qu’ils travaillent au sein du CHU depuis deux ou trois ans », fait savoir Chantal Danielo. Les syndicats souhaitent également le financement des remplacements des arrêts de travail. « Actuellement, nous sommes rappelés sur nos jours de congé pour les assurer, dénonce l’AS. La direction soutient que les remplacements vont être maintenus, mais le budget n’est pas suffisant. L’année dernière, dès septembre, il n’y avait plus de financement. »
La direction riposteCécile Jaglin-Grimonprez, directrice du CHU d’Angers, souhaite « rétablir la vérité », face « aux contre-vérités diffusées ces derniers jours par certaines organisations syndicales ». Elle s’est ainsi adressée, dans un courrier, aux personnels hospitaliers pour préciser les mesures du Plan d’économies et de modernisation de l’hôpital. Elle explique ainsi que le déficit de l’établissement s’explique par un tassement de l’activité générant six millions de recettes en moins, et l’augmentation de la masse salariale (4.8 millions d’euros). « Je ne peux pas me contenter de vivre dans le déficit, soutient-elle. Je considère que le CHU détient les marges de manœuvre pour agir car, jusqu’à présent, la bonne santé financière a permis de conserver des ratios de soignants bien supérieurs à la moyenne des autres établissements et des recommandations nationales. » Soit en moyenne une IDE et une AS pour neuf patients. Le plan d’économies prévoit que ce binôme prenne en charge 10 à 12 patients selon les services, « et non 14, comme l’indique l’intersyndicale », soutient-elle en précisant qu’en aucun cas, 100 à 150 postes vont être supprimés. Avant d’indiquer qu’outre les non-renouvellements de départs en retraite et les départs volontaires, les postes supprimés vont, pour certains, être redéployés sur des fonctions transversales en appui aux équipes soignantes pour que ces dernières se concentrent sur les soins. « De fait, affirme-t-elle, dans ces services, même si les équipes auront moins de personnels, elles seront déchargées de certaines tâches qui entraînaient des perturbations par rapport à la dispense de soins. ». Les autres postes supprimés seraient, eux, intégrés dans des pools de remplacement afin d’éviter aux cadres d’avoir à faire appel aux soignants en congé. |
Laure Martin
Photo : Les chroniques de Virgile (Facebook et Twitter)
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