Au cours d'un comité interministériel de la santé, le 26 mars, le gouvernement a présenté les 25 mesures du volet « prévention » de la stratégie nationale de santé 2018-2022. Parmi les cinq grandes priorités, les enfants et les jeunes adultes sont en première ligne.
Réduction de la consommation de sel, information sur les risques des produits chimiques, dépistage organisé du cancer du col de l’utérus ou soins bucco-dentaires en Ehpad… Le gouvernement voit grand. Mais la plus grande partie de programme composé de 25 mesures mise sur les plus jeunes. « Le plus intéressant pour nous, ce sont les consultations d’addictologie pour les jeunes consommateurs », résume Brigitte Accart, secrétaire générale du Syndicat des infirmier(e)s éducateurs en santé de l'éducation nationale (SNIES UNSA Éducation). C’est la mesure 10 annoncée par le premier ministre, lundi dernier (26 mars, NDLR). Des actions de prévention hors les murs et un partenariat entre les établissements scolaires et les consultations jeunes consommateurs, anonymes et gratuites, devraient permettre de mieux prévenir l’alcoolisation précoce et les consommations illicites.« L’accès gratuit aux préservatifs apparaît aussi comme un bon complément au Pass contraception et aux conseils en matière de vie affective et sexuelle que nous prodiguons déjà .»
L’infirmière scolaire décerne également un grand intérêt dans la volonté de proposer systématiquement un accompagnement spécialisé aux jeunes admis aux urgences ou hospitalisés après une épisode d’alcoolisation massive. « Cela pourrait être utile également aux jeunes qui ont fait une tentative de suicide. Mais toutes ces mesures seront coûteuses. Et il faut du personnel et du personnel spécifiquement formé pour les mener à bien, souligne Brigitte Accart. Pourra-t-on vraiment mettre tout cela en place ? »
Parmi les innovations, on notera aussi la mise en œuvre d’une formation aux premiers secours en santé mentale pour les étudiants. Ce type de programme, créé en Australie, est déjà diffusé dans 25 pays, dont le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suède, etc. Il a été conçu par Betty Kitchener, professeure et infirmière, et son époux, chercheur en santé mentale.
Cette mesure consiste à former des membres de la société civile afin qu’ils puissent reconnaître le besoin d’aide psychique d’un pair qui commence à développer une détresse, subit une situation de crise ou dont l’état de santé psychique se dégrade sérieusement. Ils peuvent ensuite orienter la personne vers le système de soin adapté et la soutenir en attendant qu’un soignant puisse prendre le relais. Une formation qui aurait déjà démontré qu’elle permet aussi de diminuer les comportements discriminants à l’égard des personnes concernées par les troubles psy. La fédération Santé mentale France recrute d’ailleurs déjà des instructeurs pour le développement d’un tel programme.
Sandra Mignot
Retrouvez l'essentiel des 25 mesures : https://bit.ly/2pO5NML