20/04/2018

Alcool : médecins et militants veulent des mesures concrètes

Dix mesures « pour protéger des risques de l’alcool » ont été adressées le 16 avril par des médecins et des militants de la prévention contre l’alcoolisme, à Agnès Buzyn. Face au nombre de décès imputables à l’alcool, ils estiment qu’il est temps d’agir.

Des médecins et militants du Fonds actions addictions, de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa), des professeurs de psychiatrie et d’addictologie, de santé publique, des épidémiologistes ou encore des pneumologues proposent dix mesures pour protéger des risques de l’alcool. Ainsi, « le président de la République et son gouvernement auront à exercer leurs responsabilités sanitaire, sociale, juridique et politique en choisissant entre nos 10 propositions et celles annoncées par la filière alcool », expliquent-ils. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Stéphane Travert, son homologue à l’Agriculture et à l’alimentation, ont en effet ouvert, le 12 avril, une concertation sur la prévention avec les professions viticoles.

Parmi les mesures énoncées : indiquer sur les contenants, la quantité en grammes d’alcool et de sucre ainsi que le nombre de calories de manière claire, lisible et contrastée, et faire figurer un pictogramme clair marquant la contre-indication de toute consommation aux femmes enceintes. Ils souhaitent aussi que soit inscrite, de manière claire, sur les contenants et sur toute publicité pour une boisson alcoolisée, la mention « l’alcool est dangereux pour la santé ».

Taxation sur l’alcool

Les médecins et militants revendiquent également la création d’une taxe sur l’alcool proportionnellement au contenu en grammes d’alcool et la définition d’un prix minimum de vente par unité d’alcool pour toutes ses formes. Les taxes récoltées et les bénéfices des industriels de l’alcool, permettraient alors de financer une recherche indépendante. « Cette taxe est inspirée d’autres pays qui l’appliquent déjà comme le Royaume-Uni, ou le Québec au Canada, fait savoir Nicolas Bonnet, pharmacien de santé publique, directeur du Réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions (Respadd). Cette mesure a permis de donner aux usagers une vision plus juste de leur consommation d’alcool et de la limiter. »

Le Respadd soutient la démarche menée par les médecins et militants, qui « s’inscrit dans un combat de longue date avec le lobby viticole ». « En France, nous avons séparé le vin des autres alcools, regrette-t-il. Il est toujours associé au terroir. Pourtant, l’éthanol est le même ! » Et de conclure : « Il faut avoir cette prise de conscience et informer les consommateurs de la manière la plus précise possible sur les risques encourus afin de les responsabiliser, au risque d’engendrer des comportements à risque. »

Tous les ans, la consommation d’alcool est responsable de 49 000 morts dont 15 000 cancers. Elle est la deuxième cause de mortalité prématurée (avant 65 ans) évitable après le tabac, la première cause de mortalité des jeunes de 18 à 25 ans (accidentologie routière) et la première cause évitable de retard mental de l’enfant.

Laure Martin

Les dernières réactions

  • 26/04/2018 à 17:35
    Chana
    alerter
    En milieu hospitalier, le personnel médical et soignant est insuffisamment formé à la prise en charge des patients . Les patients ne sont pas souvent orientéS vers des centres d'alcoologie ou vers des associations néphalistes.

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