26/04/2018

Et si on imaginait l’infirmière du futur ?

Délégation de tâches, davantage de responsabilités, le robot comme nouveau collègue… Une enquête, menée par la Mutuelle d’assurance des professionnels de la santé (MACSF) et rendue publique le 20 avril dernier, interroge les infirmières sur leur vision du métier en 2030.

Des 8 000 infirmières interrogées par la Mutuelle d’assurance des professionnels de la santé (MACSF) dans le cadre de son étude (1), 91 % pensent qu’elles auront plus de responsabilités en 2030, 93 % estiment que leur responsabilité sera plus engagée qu’aujourd’hui, et 89 % considèrent que les médecins leur délègueront plus de tâches en 2030. « Nous trouvons que les infirmières sont très optimistes, confie Anne-Laure Guazzetti, responsable du service Études à la MACSF. Elles estiment que les médecins n’auront d’autre choix que de s’appuyer sur elles. Néanmoins, il est vrai qu’elles craignent de rester dans l’ombre et de souffrir d’un manque de reconnaissance par rapport à leurs compétences. »
92 % estiment par ailleurs que le travail en coordination fera partie intégrante de leur quotidien… Ce qui implique de faire le lien avec le médecin traitant pour le suivi des patients, de passer des appels au domicile des patients pour prendre des nouvelles en post-opératoire et bien évidemment, de réaliser les soins à domicile.

Innovations : quel impact sur le métier ?

Interrogés sur l’impact des innovations sur l’exercice du métier, 61 % des étudiants en soins infirmiers considèrent qu’en 2030, il est probable que les robots fassent partie de leur quotidien. Ces derniers pourraient aider au déplacement des patients, à la prise de tension, la saturation en oxygène, la réalisation du premier bilan, la délivrance des médicaments en chambre, la réalisation des ionogrammes et des NFS ou encore, à détecter les veines. De même, 89 % des infirmières interrogées considèrent que la gestion des stocks/chariots par les robots les aiderait au quotidien.

Les innovations permettraient également aux soignants de consacrer plus de temps à la réalisation des soins non robotisés (63 %) et aux patients (63 %). Mais les infirmières craignent une déshumanisation du soin et des hôpitaux (80 %), mais aussi des coupures, bugs ou pertes de connexion Wifi éventuels qui pourraient les gêner dans leur travail (77 %).« Il y a une grande part de fantasme autour du robot qui va tout faire et tout remplacer, conclut Anne-Laure Guazzetti. Néanmoins, les points de vue varient selon les lieux d’exercice, notamment entre celles qui évoluent dans des services à la pointe de l’innovation ou dans des hôpitaux où elles se partagent un poste d’ordinateur. »

1-. Les résultats quantitatifs sont basés sur les réponses au questionnaire envoyé par la MACSF à 8 000 infirmières, sociétaires MACSF, en novembre 2017. Les résultats qualitatifs sont, eux, basés sur des entretiens collectifs, réalisés par l’institut GfK, auprès de 17 infirmières, sociétaires MACSF, en septembre 2017.

Laure Martin

POUR ALLER PLUS LOIN...
Actualité de jurisprudence en responsabilité hospitalière | Lire l'avis de notre expert Me Gilles Devers dans Objectif Soins & Management (réservé aux abonnés)

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